L’Organisation mondiale de la santé (OMS) cultive la prudence alors que l‘épidémie d’Ebola commence à se stabiliser en République démocratique du Congo.
Les populations de la République Démocratique du Congo continuent de se battre contre la fièvre hémorragique à virus Ebola, alors que les autorités mènent toujours la lutte pour circonscrire l’épidémie et réduire le nombre de cas atteints de la maladie.
D’après un bulletin émis par les services du ministère congolais de Santé en date du 9 juin 2018, un total de 66 cas de fièvre hémorragique à virus Ebola ont été signalés dans la région dont 38 sont confirmés, 14 probables et 14 suspects. La même source indique que la fièvre hémorragique est à l’origine de 28 décès, dont 14 parmi les cas confirmés.
Dans le détail, 22 cas ont été recensés à Bikoro (11 cas probables et 18 décès), 39 cas (3 cas probables, 2 nouveaux cas et 8 décès), et 6 cas et 3 décès à Wangata.
« Les tests négatifs sont systématiquement retirés du tableau récapitulatif (de la situation épidémiologique), NDLR. La catégorie des cas probables reprend tous les décès notifiés pour lesquels il n’a pas été possible d’obtenir des échantillons biologiques pour confirmation au laboratoire », précise le ministère de la Santé dans son bulletin quotidien.
Bilan non exhaustif
Quoique très indicatifs, les chiffres fournis par le ministère de la Santé sur la situation épidémiologique de la maladie à virus Ebola ne sont pas exhaustifs.
À Itipo, dans la zone de santé d’Iboko, 8 cas suspects datant du 8 juin n’ont été rapportés que dimanche dernier en raison des problèmes de communication dans la zone.
« Les échantillons sont en cours d’analyse », note-t-on dans le bulletin. La même source a indiqué que 4 échantillons se sont révélés négatifs lors des analyses alors qu’un décès a été confirmé à Iboko.
« Les analyses épidémiologiques ont permis d’identifier des contacts qui vivent dans les zones de santé voisines à Bikoro et Iboko. Ces contacts sont suivis et ont été conseillés de limiter leurs mouvements durant toute la période de suivi qui est de 21 jours», détaille le ministère de la Santé dans son bulletin.
Pas d’urgence de santé publique de portée internationale
Fin mai, des équipes médicales ont vacciné plus de 420 personnes éligibles dans des anneaux autour des quatre cas de MVE qui ont été confirmés à Mbandaka. En outre, le vaccin a été administré aux agents de Santé de la région.
« Il est possible que de nouveaux cas de MVE soient confirmés dans la ville », avait alors déclaré Dr Ana Maria HenaoRestrepo de l’Initiative OMS pour la recherche sur les vaccins.
« Toutefois, il est rassurant de constater que les familles et les communautés touchées acceptent la présence de nos équipes et que ces dernières ont été en mesure d’assurer la vaccination en anneau », avait-elle poursuivi.
Rappelons que la vaccination a démarré dans d’autres zones de la province de l’Équateur où des cas de MVE ont été confirmés. Le 28 mai, la vaccination en anneau a commencé à Bikoro, à 150 kilomètres de la capitale provinciale.
Le Comité d’urgence convoqué par le directeur général le 18 mai 2018 avait noté que la flambée actuelle de maladie à virus Ebola ne réunissait pas pour l’instant les conditions pour décréter une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
Il avait alors publié un avis complet pour la santé publique, selon lequel il ne doit pas y avoir de restrictions aux voyages ou au commerce, les pays limitrophes doivent renforcer leur préparation et leur surveillance, la sûreté et la sécurité des personnels doivent être assurées pendant la riposte et la protection des intervenants nationaux ou internationaux doit être prioritaire.
L’OMS a également publié des conseils à l’intention des voyageurs internationaux en relation avec la flambée actuelle de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo.