La crainte de propagation de l’épidémie d’Ebola règne à la frontière avec le Rwanda, fermée plusieurs heures jeudi. Et ce, après le décès et la découverte de deux nouveaux cas de contamination au virus Ebola détectés en seulement 24 heures à Goma, le grand carrefour commercial de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Jeudi matin, le Rwanda a fermé sa frontière avec la RDC avant de la rouvrir en début d’après-midi. Pendant quelque huit heures, les Congolais n’ont pu entrer dans la ville rwandaise de Gisenyi, frontalière de Goma, où les Rwandais de leur côté n’étaient pas autorisés à se rendre, selon l’AFP.
L’épisode a irrité les autorités congolaises qui ont estimé que cela portait préjudice aux « Congolais et expatriés qui vivent à Gisenyi mais travaillent à Goma » et allait à l’encontre de la recommandation de l’OMS sur la libre circulation des personnes dans la région, selon un communiqué de la présidence congolaise.
L’épidémie de fièvre hémorragique, qui se transmet par contacts humains directs et étroits et dont le taux de létalité est très élevé, a longtemps été cantonnée aux régions rurales du Nord-Kivu (essentiellement Beni et Butembo) et en Ituri voisine. Sa propagation à de grands centres urbains densément peuplés et au-delà des frontières de la RDC lui donnerait une nouvelle dimension.
Son arrivée à Goma, qui forme un hub régional, disposant d’un aéroport reliant les capitales de Kinshasa en RDC, Entebbe-Kampala en Ouganda et Addis-Abeba en Éthiopie, et d’où des bateaux partent vers le Sud-Kivu, inquiète. En juin, deux cas d’Ebola en provenance de RDC ont été détectés en Ouganda.
Un an après l’apparition du virus en RDC et une quinzaine de jours après la détection du premier cas dans la grande métropole du Nord-Kivu, trois membres d’une même famille ont été touchés par l’épidémie, accroissant les risques de diffusion.
L’épidémie, qui a fait plus de 1.810 morts et touché plus de 2.700 personnes, a été élevée au rang d’urgence sanitaire mondiale. L’Union africaine a mis en garde contre des restrictions de voyages en provenance de RDC, des malades pouvant échapper au contrôle aux frontières en traversant clandestinement ailleurs.