Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fait une incursion dimanche en zone rouge vif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) à Beni, où les populations attendent désespérément des réponses face à l’épidémie d’Ebola et aux violences des groupes armés.
« Il faut faire plus, en coopération entre la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) et les forces armées de la RDC », a déclaré M. Guterres après avoir visité un centre de traitement d’Ebola à Mangina, à 30 km de Béni.
À plusieurs reprises, il a insisté sur cette préoccupation majeure dans le Nord-Kivu : la riposte anti-Ebola passe par la lutte contre les groupes armés actifs dans la région, à commencer par la redoutable milice d’origine ougandaise ADF (Forces démocratiques alliées), accusée du massacre de centaines de civils.
Les habitants de Beni accusent parfois les Casques bleus d’inaction face aux ADF. « Nous aimerions que la Monusco joue pleinement son rôle », a aussi lancé samedi un porte-parole de l’armée, le général Sylvain Ekenge, en annonçant une prochaine offensive contre les ADF, cité par l’AFP.
« Notre solidarité doit s’exprimer par une coopération accrue entre la Monusco et les forces armées de la RDC capable de contenir et si possible de battre la menace d’actes terroristes des ADF », a reconnu M. Guterres.
L’actuel mandat de la Monusco est valable jusqu’au 31 décembre. L’ONU a déjà fermé des bases et réduit ses effectifs civils en RDC. « Je compte sur le Conseil de sécurité pour que l’on puisse renouveler le mandat avec les ajustements nécessaires », a déclaré le patron des Nations unies, pour qui la Monusco a un rôle très important à jouer en RDC ».
La lutte contre l’insécurité et l’avenir des Nations unies en RDC devait être au menu de sa rencontre lundi à Kinshasa avec le président congolais Félix Tshisekedi. Les Nations unies entretiennent en RDC l’une de leurs missions les plus importantes au monde avec 16.000 hommes dans la force.