La riposte “ne parvient pas à maîtriser” l’épidémie d’Ebola en RDC.

La riposte à Ebola en République démocratique du Congo « ne parvient pas à maîtriser » l’épidémie. Il s’agit d’une affirmation de l’ONG Médecins Sans Frontières, imputant cet échec à la militarisation de la réponse et au manque de confiance des communautés affectées.

Près de 900 cas ont été enregistrés, dont 563 décès, selon les autorités. Depuis le début de l’année, plus de 40% des nouveaux cas sont des personnes décédées d’Ebola chez elles, dans les communautés.

« Sept mois après le début de la plus importante épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo, et dans un climat de méfiance croissante de la part de la communauté, la riposte ne parvient pas à prendre le dessus et à maitriser l’épidémie », a indiqué MSF dans un communiqué.

« Cela signifie que nous ne pouvons pas les atteindre et qu’elles n’ont pas cherché des soins », a déclaré la présidente de MSF, Joanne Liu, lors d’une conférence de presse à Genève. « Nous sommes face à une contradiction frappante : d’un côté, une réponse rapide et importante grâce à de nouveaux outils médicaux comme les vaccins et les traitements qui donnent des résultats prometteurs quand les patients arrivent tôt, de l’autre, des personnes infectées par Ebola qui meurent dans leurs communautés et qui n’ont pas suffisamment confiance en la réponse pour venir se faire soigner », a-t-elle relevé, dans le communiqué.

La dixième épidémie d’Ebola a été déclarée le 1er août 2018 dans la province du Nord-Kivu avant de toucher quelques jours plus tard la province voisine de l’Ituri (nord-est). Les activités de riposte contre l’épidémie ont, à plusieurs reprises, été perturbées par des attaques dans cette région de la RDC, en proie à des conflits.

La semaine dernière, MSF a suspendu ses activités de lutte contre Ebola à Katwa et Butembo, dans la province du Nord-Kivu, à la suite d’attaques successives sur deux centres de traitement. Durant le mois de février uniquement, des dizaines d’incidents sécuritaires ont eu lieu à l’encontre de l’ensemble des activités Ebola, selon MSF.

Selon MSF, une série de problèmes a conduit à ces tensions, dont le déploiement massif de ressources financières centré seulement sur Ebola, ainsi que le report officiel des élections en raison de l’épidémie Ebola, exacerbant les soupçons selon lesquels Ebola serait une manigance politique.