Le parlement tunisien a voté, une loi criminalisant les propos racistes, l’incitation à la haine et les discriminations.

La Tunisie vient d’adopter sa première loi contre le racisme. Le parlement tunisien a en effet voté une loi attendue de longue date criminalisant les propos racistes, l’incitation à la haine et les discriminations. Une avancée qualifiée d’«historique » par les associations défendant les minorités.

Le texte de loi a été voté à l’issue de longs débats, par 125 voix pour, une contre et cinq abstentions. Ce texte, le premier dans la loi tunisienne à rendre criminels les actes racistes, était réclamé de longue date par les association de défense des minorités.

La loi n°11/2018 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale prévoit des peines allant de un mois à un an de prison et jusqu’à 1.000 dinars (300 euros) d’amende pour des propos racistes.

« L’incitation à la haine, les menaces racistes, la diffusion et l’apologie du racisme » ainsi que la « création ou la participation à une organisation soutenant de façon claire et répétitive les discriminations » sont passibles de un à trois ans de prison, et jusqu’à 3.000 dinars (1.000 euros) d’amende. L’amende peut monter à 15.000 dinars (environ 5.000 EUR) pour les personnes morales. A noter qu’en Tunisie, l’esclavage a été aboli dès 1846.

Selon les observateurs, des associations tunisiennes se font régulièrement l’écho d’agressions visant des personnes en raison de leur couleur de peau. En août, une femme ivoirienne qui avait réagi à des insultes à Tunis avait été violemment frappée, semant la peur parmi les nombreux Ivoiriens de son quartier.