La coordination nationale pour la défense du Coran, a organisé, ce samedi, une manifestation à la Place du Bardo, à Tunis.

Une importante manifestation contre un projet de loi sur les libertés et l’égalité a eu lieu samedi 11 août à Tunis. L’égalité entre hommes et femmes au moment de l’héritage, la dépénalisation de l’homosexualité et d’autres réformes sociétales proposées par une commission présidentielle ont poussé des milliers de tunisiens à sortir manifesté.

Ces milliers de manifestants sortis à Tunis ont répondu à l’appel de la « Coordination nationale pour défendre le Coran et la Constitution ». Il s’agirait d’un collectif réunissant universitaires, dignitaires religieux et personnalités pro-islamistes.

En juin 2018, la Commission pour les libertés individuelles et l’égalité (COLIBE), formée il y a un an par le président Béji Caïd Essebsi, a proposé une série de réformes pour traduire dans les lois l’égalité inscrite dans la Constitution depuis 2014.

Elle suggère principalement que le patrimoine familial soit par défaut partagé de façon égale entre héritiers hommes et femmes, alors que la loi actuelle prévoit qu’en règle générale, un homme hérite le double d’une femme du même degré de parenté.

L’égalité dans l’héritage, une « ligne rouge »

Pour les manifestants, ces réformes « veulent changer des piliers de l’islam » et l’égalité dans l’héritage est « une ligne rouge tracée par le Coran, qu’il ne faut pas franchir ».

Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, qui doit prononcer aujourd’hui, lundi 13 août un discours à l’occasion de l’anniversaire du Code du statut personnel en Tunisie, pourrait évoquer cette réforme épineuse.

La COLIBE a également proposé de dépénaliser l’homosexualité, abolir la peine de mort et nombre d’autres réformes sociétales saluées par les défenseurs des droits de l’Homme. La Commission avait enchainé plusieurs mois de consultation avec la société civile et les partis politiques. Ces membres ont souvent assuré que leur approche n’était « pas contraire à l’essence de l’islam ». Selon l’AFP, une manifestation en faveur de l’égalité et des libertés individuelles est prévue lundi soir, après le discours présidentiel.