Les chiffres, annoncés récemment par un responsable au ministère de la santé et de l’action sociale sénégalais, sont inquiétants. « 80% de la mortalité prématurée, qui renvoie aux décès survenant entre 40 et 70 ans est causée par l’hypertension artérielle » selon le docteur Lanssana Sidibé, conseiller technique au ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Selon le responsable, « dans notre pays, la mortalité liée aux maladies non transmissibles, selon la dernière évaluation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est estimée à 41 %. Les maladies non transmissibles majeures, dont l’hypertension artérielle, sont responsables de 80 % de la mortalité prématurée, c’est-à-dire les décès qui surviennent entre 40 et 70 ans », a-t-il souligné.
Selon le responsable qui intervenait vendredi à l’occasion de la Journée mondiale de l’hypertension artérielle, cette pathologie est responsable de 7 à 8 millions de décès dans le monde. « C’est un véritable problème de santé publique. Près d’un milliard de personnes sont hypertendues dans le monde. Environ 640 millions vivent dans les pays en développement. En Afrique, cette prévalence est de 15 à 35 % selon les enquêtes Steps réalisées dans différents pays », a-t-il détaillé.
Au Sénégal, a-t-il précisé, « la prévalence de l’hypertension artérielle est estimée à 29,8% chez les personnes de 18 à 69 ans, selon l’enquête Steps, réalisée en 2015 ». Parmi tous ces malades, seuls 29,4% se savent hypertendus. Et si 17% d’entre eux sont sous traitement, ils ne sont que 8% à être effectivement contrôlés, a-t-il indiqué.
Au Sénégal, l’HTA est la première responsable de l’insuffisance rénale. « Donc il est plus que nécessaire et urgent de développer des moyens de prévention de l’HTA et du diabète afin de réduire ou de freiner leur évolution vers l’insuffisance rénale », toujours selon le docteur Sidibé.