L’Espagne a renvoyé 116 migrants subsahariens vers le Maroc. Ces migrants sont entrés clandestinement jeudi dans l’enclave espagnole de Sebta (Ceuta, revendiqué par le Maroc), lors d’une expulsion collective. Selon les autorités espagnoles, les 116 migrants ont été réadmis par le Maroc.
Selon la Garde civile espagnole, 116 migrants étaient passés en force, mercredi dernier, en escaladant la double barrière de Ceuta, haute de six mètres et hérissée de barbelés. Sept gardes-frontières auraient été blessés.
Le renvoi des 116 migrants se base sur « la réactivation » d’un accord bilatéral conclu il y a 26 ans par l’Espagne et le Maroc, selon la préfecture de Sebta, citée par l’AFP. Elle évoque « un procédé administratif de remise au cas par cas » qui comprend « une identification dans des locaux de la police » des migrants, « informés de leurs droits, avec l’assistance juridique nécessaire ».
En octobre 2017, la Cour européenne des droits de l’Homme avait condamné l’Espagne pour avoir renvoyé immédiatement et collectivement vers le Maroc, sans aucune décision administrative ou judiciaire, des migrants arrivés dans l’enclave espagnole de Melilla.
3.100 migrants entrés depuis début 2018
Une porte-parole du ministère espagnol de l’Intérieur a défendu « la légalité » de « cette expulsion », en assurant à l’AFP que « toutes les conditions requises par la loi espagnole sur les étrangers avaient été remplies ».
Sur Twitter, l’ONG Caminando Fronteras (Walking borders) a qualifié l’opération d’« énorme violation des droits humains par le gouvernement espagnol ». Sa militante Helena Maleno a condamné une « expulsion collective » en disant, dans un tweet: « L’ONU l’interdit, le gouvernement espagnol l’applique ».
Depuis le début de l’année, quelque 3.100 migrants sont entrés dans les villes de Sebta et Mellilia, selon l’Organisation internationale pour les migrations.