La holding du milliardaire Vincent Bolloré a été mise en examen mercredi dans l’enquête sur des soupçons de corruption dans le cadre de l’obtention de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest. Et ce, six mois après la garde à vue du patron de la holding.
« La holding Bolloré SA, qui n’est en rien concernée par les faits objets de l’investigation, a décidé d’exercer un recours afin d’être mise hors de cause », s’est défendue la holding dans un communiqué annonçant l’information.
Le 25 avril, Vincent Bolloré, âgé de 66 ans, avait été mis en examen dans ce dossier, après deux jours de garde à vue dans les locaux de la police française anticorruption, une procédure rarissime pour un chef d’entreprise aussi influent. Deux de ses proches collaborateurs avaient été mis en examen le même jour.
Les juges d’instruction Serge Tournaire et Aude Buresi ont procédé mercredi à la mise en examen attendue de la holding, pour les mêmes qualifications que son patron –« corruption d’agent étranger » ainsi que complicité d’« abus de confiance » et de « faux et usage de faux » – selon Me Olivier Baratelli, l’avocat du groupe et de M. Bolloré joint par l’AFP.
Les juges d’instructions du pôle financier du tribunal de Paris soupçonnent le groupe Bolloré d’avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas afin de décrocher la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
SDV a obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l’élection d’Alpha Condé fin 2010, et avait remporté la concession à Lomé peu avant la réélection en 2010 au Togo de Faure Gnassingbé, qui étaient alors tous deux conseillés par Havas.