Le gouverneur de la province de Dar es Salaam en Tanzanie a lancé une campagne contre l’homosexualité. Il a appelé ses administrés à dénoncer des homosexuels et a promis des arrestations dès la semaine prochaine.
L’homosexualité constitue un crime en Tanzanie, puni d’une peine minimale de 30 ans et pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité. La société tanzanienne ne tolère pas l’homosexualité. Mais ce n’est que depuis l’élection du président Magufuli en octobre 2015 qu’une véritable rhétorique officielle dénonçant l’homosexualité, aussi bien masculine que féminine, s’est développée.
« J’ai des informations faisant état de la présence de nombreux homosexuels dans notre province », qui comprend la ville de Dar es Salaam, capitale économique du pays, a déclaré lundi soir le gouverneur Paul Makonda en conférence de presse, relayée par l’AFP. « Ces homosexuels s’en vantent sur les réseaux sociaux. A partir d’aujourd’hui (lundi) jusqu’à dimanche, donnez-moi leurs noms », a-t-il demandé à ses administrés.
« Mon équipe ad hoc commencera à mettre la main sur eux lundi prochain », a promis le gouverneur, membre du parti au pouvoir, le Chama cha Mapinduzi (CCM), et proche du président John Magufuli, également connu pour son hostilité envers les homosexuels.
En juin 2017, le gouvernement avait menacé d’arrêter tous les défenseurs des homosexuels et promis d’expulser les étrangers qui militeraient pour leurs droits. Il avait mis cette menace à exécution en octobre 2017 en expulsant vers leur pays d’origine trois Sud-Africains accusés de « promouvoir » le mariage homosexuel.