Le Maroc est classé dans les cinq pires performances scolaires sur 79 pays du classement PISA 2018 établi par l’OCDE. Le constat est sans appel et l’échec du système scolaire dans ce pays ainsi que dans la majorité des pays de la région de l’Afrique du nord n’est plus un secret. Toutefois, les classements internationaux, chiffres à l’appui, mettent les responsables du secteur de l’éducation devant leur responsabilité.
La dernière enquête mondiale PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) de l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE), présentée mardi à Paris, a mis en lumière les difficultés des jeunes élèves marocains à l’ère du numérique.
Environ 600.000 jeunes de 15 ans scolarisés dans 79 pays et économies ont passé les tests PISA 2018 en compréhension de l’écrit, en sciences et en mathématiques, la plupart sur ordinateur, avec un accent sur la compréhension de l’écrit.
Seul pays africain du classement le Maroc, occupe la 75ème position. Une confirmation pour un constat déjà établi, celui de l’échec du système éducatif. Un échec auquel le pays vient de répondre avec une nouvelle réforme stratégique mise en œuvre à partir de l’actuelle rentrée scolaire.
Plus en détails, en compréhension de l’écrit, base de tout apprentissage, « les élèves peu performants ont des difficultés pour extraire l’idée principale d’un texte ». Au Maroc, 73,3% des élèves testés par l’OCDE sont dans ce cas. Ces élèves avaient 15 ans au moment des tests. C’est le 4ème pays le moins performant dans ce domaine. Seuls les Philippines, la République Dominicaine et le Kosovo font pire.
S’agissant des détails de cette enquête, qui évalue la qualité, l’équité et l’efficacité des systèmes scolaires, « un élève sur quatre dans les pays de l’OCDE ne parvient pas à effectuer les tâches les plus simples en compréhension de l’écrit, ce qui signifie qu’il aura probablement des difficultés à réussir dans un monde de plus en plus numérique ».
La plupart des pays, en particulier développés, n’ont guère enregistré d’amélioration au cours des dix dernières années, malgré une progression des dépenses d’éducation de 15% sur la même période, relève l’enquête dont les conclusions ont été présentées par le secrétaire général de l’OCDE, José Ángel Gurria Treviño, en ouverture d’une conférence sur l’avenir de l’éducation.
Le pourcentage d’élèves ne possédant que des compétences très limitées en compréhension de l’écrit témoigne de la difficulté que pose pour les pays, y compris développés, la réalisation des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030, tandis que la proportion des élèves médiocres a augmenté en moyenne entre 2009 (dernière année où la compréhension de l’écrit a été la matière dominante de l’enquête PISA) et 2018.
Le bien-être des étudiants est également une problématique qui s’accroît, note le rapport, précisant que deux élèves environ sur trois dans les pays de l’OCDE se disent satisfaits de leur vie, bien que le pourcentage d’élèves satisfaits ait reculé de 5 points entre 2015 et 2018.