La population soudanaise continue de manifester contre la hausse des prix de certains produits de première nécessité, comme le pain.

Un mouvement de grève a débuté lundi au Soudan, dans le sillage de manifestations contre le prix du pain. Des heurts meurtriers auraient lors de ses manifestations, qui se sont transformées en l’une des plus importantes contestations en trois décennies du pouvoir d’Omar Al-Béchir.

L’appel à la grève a été lancé dimanche par un rassemblement de professionnels de différents secteurs, alors que des manifestations étaient encore organisées jusque tard dans la soirée dans plusieurs villes dont Oumdourman, voisine de la capitale Khartoum. Les hôpitaux ont été les premiers à rejoindre ce mouvement de grève, selon Mohamed al-Assam, membre du comité des médecins au sein de ce rassemblement, cité par l’AFP.

Le comité des médecins a affirmé dans un communiqué qu’il comptait remettre mardi au palais présidentiel une demande officielle exigeant la « démission immédiate du président en réponse à la volonté du peuple soudanais » et la « formation d’un gouvernement transitoire ».

Le mouvement de colère d’une partie de la population, qui a touché jusque-là une dizaine de villes du pays, a été déclenché mercredi dernier par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, dans un pays en plein marasme économique.

Les manifestations ont fait au moins huit morts -six à Al-Gadaref (est) et deux à Atbara (est)- lors de heurts avec les forces anti-émeutes, selon des responsables et des témoins. Mais des bilans plus lourds sont évoqués.

Le chef du principal parti d’opposition, Sadek al-Mahdi, a parlé de 22 morts, dénonçant la « répression armée » contre un mouvement de contestation légitime, selon lui.

Dernier Premier ministre démocratiquement élu du Soudan, Al-Mahdi a été chassé du pouvoir par le coup d’État fomenté en 1989 par l’actuel président Omar Al-Béchir. Poussé à l’exil à plusieurs reprises, il est rentré au pays cette semaine.