Une attaque armée contre un village du nord-ouest du Burundi, dans la nuit de vendredi à samedi, a fait au moins 26 victimes selon un responsable local.
Selon des témoins, dix personnes ont en outre été blessées dans l’attaque menée par un groupe d’hommes armés de fusils et d’armes blanches qui ont également mis le feu à des édifices dans un village de la province de Cibitoke, frontalière avec la République démocratique du Congo et le Rwanda.
« Ces criminels sont allés de maison à maison et ont commis un véritable carnage, certaines des victimes ont été égorgées, d’autres achevées au fusil, il y a même toute une famille qui a été brûlée vive dans sa maison », a expliqué un responsable local, qui a préféré garder l’anonymat.
On ignore pour l’instant les raisons de cette attaque et l’identité des assaillants, qui ont selon des habitants gagné la RDC après l’attaque.
Un référendum contesté
Cette attaque est survenue alors que le Burundi s’apprête à organiser le 17 mai un référendum constitutionnel contesté qui devrait permettre au président Pierre Nkurunziza, 54 ans et au pouvoir depuis 2005, d’y rester jusqu’en 2034.
L’annonce de la candidature controversée de M. Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le Burundi dans une crise politique qui a fait au moins 1 200 morts et plus de 400 000 réfugiés, et sur laquelle la Cour pénale internationale a ouvert une enquête.
De la prison en cas d’abstention
Le gouvernement a déployé ces dernières semaines des soldats dans les zones frontalières après avoir accusé des groupes de l’opposition en exil de chercher à perturber la consultation.
Le référendum se déroulera dans des conditions étroitement contrôlées. Un décret présidentiel prévoit une peine d’un an à trois ans de prison pour quiconque tentera de convaincre les électeurs de « s’abstenir de voter ».