Dix individus liés à l’ultra-droite ont été arrêtés en France dans la nuit du Samedi. Parmi les interpellés, figure le chef de file présumé de ce réseau, Guy S., retraité de la police nationale et habitant de Charente-Maritime, selon des sources proches de l’enquête.
L’ultra-droite française envisage de passer à l’action contre des symboles de l’islam ou des musulmans dans le pays. La vigilance des autorités françaises a permis l’arrestation d’une dizaine d’individus liés à l’ultra-droite française soupçonnés de préparer des attaques. Âgées de 32 à 69 ans et interpellées en Charente-Maritime, à Paris et en région parisienne, mais aussi en Corse du Sud, en Haute-Vienne et dans le Cher, ces personnes étaient surveillées depuis plusieurs mois par la DGSI, selon une source proche de l’enquête citée par la presse internationale.
Les femmes voilées comme cible
Si la police a affirmé qu’aucune cible n’a été identifiée pour le moment, le ministre de l’intérieur français Gérard Collomb a affirmé dans un communiqué qu’ « Après un important travail de renseignement conduit par la DGSI, la section antiterroriste du parquet de Paris décidait le 13 avril dernier d’ouvrir une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes contre les personnes, enquête confiée à la DGSI ».
Selon les premiers éléments divulgués par les autorités françaises, les dix interpellés appartiennent à l’Action des forces opérationnelles (AFO), une faction d’extrême droite qui défend une riposte face à l’islamisme radical, précise-t-on de source proche. Ils avaient confectionné des grenades artisanales, saisies lors des perquisitions, mais aucun projet d’attaque n’a cependant été clairement matérialisé. Selon plusieurs sources, ils ciblaient notamment des imams radicaux, des détenus islamistes sortant de prison ou encore des femmes voilées, choisies au hasard dans la rue.
Montée de l’extrême droite
L’ultra-droite n’a jamais été aussi fleurissante dans le pays des lumières. En effet, en octobre 2017, les services antiterroristes avaient démantelé un groupuscule d’ultra-droite fédéré autour d’un ex-militant du mouvement royaliste Action Française, Logan Nisin, qui avait été arrêté en juin 2017. Ce dernier avait reconnu avoir fondé un groupuscule baptisé OAS, reprenant le nom de l’organisation responsable d’une campagne sanglante contre l’indépendance de l’Algérie dans les années 1960. Son mot d’ordre : “ Enclencher une re-migration basée sur la terreur “.
À l’époque, l’enquête avait révélé que le groupe en question prévoyait de s’attaquer à certains politiques de gauche tels que l’ex-candidat à la présidentielle de la France insoumise, Jean-Luc Melenchon ou Christophe Castaner, secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement et ex-maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Ils envisageaient également de cibler des kebabs dans la ville de Marseille.