Simone Gbagbo, l’ex-«Dame de fer», a été amnistiée.

L’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo sera “libérée prochainement”. C’est ce qu’a annoncé lundi le président ivoirien Alassane Ouattara. Une annonce faite lors du discours du président à la nation, à la veille de la fête de l’Indépendance ivoirienne.

Une amnistie pour « favoriser la réconciliation nationale »

Simone Gbagbo devrait donc recouvrer la liberté ainsi qu’un certain nombre d’acteurs de la crise post-électorale, pour « favoriser la réconciliation nationale ». L’ex-première dame, avait été condamnée en 2015 à vingt ans de prison pour “atteinte à la sureté de l’État”. Lors d’un autre procès ouvert en 2016, Simone Gbagbo avait été acquittée des chefs d’accusation de “crime contre l’humanité” et “crimes de guerre” pour son rôle joué dans la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait fait environ 3 000 victimes.

En plus de Simone Gbagbo, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé lundi l’amnistie d'”environ 800 personnes”, poursuivis pour des crimes en lien avec la crise post-électorale de 2010-2011. Le chef du protocole du président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, Souleymane Kamaraté Koné, alias Soul to Soul, arrêté en octobre pour “complot contre l’État” dans une affaire de caches d’armes, et l’ex-ministre de la Défense de Laurent Gbagbo, Moïse Lida Kouassi, ont également été amnistiés.

Une libération imminente

Simone Gbagbo sera “libérée prochainement”, a déclaré le président Ouattara dans une allocution télévisée à la veille de la fête de l’Indépendance.

Rappelons que la Cour suprême de Côte d’Ivoire avait cassé il y a quelques jours le jugement d’acquittement dont avait bénéficié en 2017 l’ex-première dame au terme de son procès en assises pour crimes contre l’humanité pendant la crise post-électorale. En mars 2017, La Cour d’assises d’Abidjan a déclaré mardi l’ex-première dame de Côte d’Ivoire “non coupable des crimes qui lui sont reprochés”, mais n’avait pas été libérée pour autant. Elle était jugée pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier d’Abidjan favorable à Alassane Ouattara et pour sa participation présumée à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.

Laurent Gbagbo est lui détenu depuis 2011 à La Haye par la Cour pénale internationale, qui le juge depuis 2016 pour des crimes contre l’humanité présumés pendant la crise de 2010-2011, qui a fait 3.000 morts, selon le bilan officiel.