Sicily Kariuki, ministre de la Santé kényane.

Cent médecins cubains s’apprêtent à arriver au Kenya. Ces spécialistes commenceront à donner des consultations dans le pays à partir du 1er juin.

Le gouvernement kényan a signé lundi 14 mai un accord avec les différents comtés du pays pour partager notamment le coût de cette main-d’œuvre étrangère, censée améliorer le système de santé kényan.

Le Kenya souffre d’un déficit chronique de médecins. Par ailleurs, beaucoup de praticiens préfèrent également travailler dans des hôpitaux de référence, surchargés, à Nairobi et Eldoret, alors que de nombreuses régions sont devenues des déserts médicaux.

« Selon les standards de l’OMS, il faut un médecin pour 1 000 habitants. Le Kenya a donc un déficit de 40 000 spécialistes », a déclaré lundi Sicily Kariuki, ministre de la Santé.

Selon le gouvernement, l’arrivée des Cubains dont les contrats dureront deux ans, doit donc servir à combler temporairement le manque. Pour autant, le syndicat des praticiens kényans désapprouve ce partenariat avec La Havane.

Selon l’organisation, il s’agit d’une décision hâtive, prise sans prendre en compte les quelques 2 000 professionnels kényans au chômage. Le chef de cabinet de la présidence a répondu que les Cubains seraient surtout déployés en zone rurale, ce qui soulagera les hôpitaux de référence.

« Ce n’est pas une condamnation de nos propres médecins », a déclaré Nzioka Waita avant d’ajouter que les praticiens nationaux devaient aussi être prêts à quitter le confort des grandes villes pour exercer dans les communautés où ils sont le plus nécessaires.

Selon l’accord, 50 médecins kényans iront d’ailleurs se spécialiser à Cuba à partir de septembre. Ce partenariat entre les deux pays s’inscrit dans l’objectif de fournir des soins de santé universels, l’un des quatre piliers de la politique du président Kenyatta pour son second mandat.