Des foules ravies ont célébré hier samedi, la qualification du Burkina Faso en demi-finale de la Can au Cameroun face à la Tunisie ;  après le coup d’État militaire survenu dans le pays, cela relègue au second plan les conséquences qui ne peuvent manquer d’en découler.

Les supporters de Ouagadougou ont klaxonné à  bord de leurs voitures et soufflé dans des « vuvuzelas » après que les étalons burkinabés aient battu l’équipe tunisienne 1-0 en quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun.

“Après tout ce que nous avons traversé, le football nous permet de retrouver un peu de joie de vivre”, a déclaré Arsène Kaboré, qui portait le maillot de l’équipe nationale inscrit à son nom.

Cette victoire est intervenue après qu’une junte militaire a pris le pouvoir lundi en arrêtant l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré après des semaines de troubles, notamment une incursion djihadiste meurtrière dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Vendredi, les voisins du pays l’ont temporairement expulsé de la CEDEAO , suite à ce putsch dirigé par Paul-Henri Sandaogo Damiba ; ils envisagent d’imposer de nouvelles sanctions.

Mais avec une projection publique du match, la foule a pu brièvement oublier ses inquiétudes et jubiler quand le joueur Dango Ouattara marquait le seul but du match sur le coup de la mi-temps.

L’agronome Zakaria Bouda a déclaré que cette victoire du football était une joyeuse distraction après une semaine tendue.

 

“C’est une victoire du Burkina (Faso) qui permettra une certaine réconciliation”, a-t-il déclaré.

Les habitants de Ouagadougou sont censés rentrer chez eux à minuit sous un couvre-feu nocturne instauré par les nouveaux dirigeants du pays.

Mais le docteur Freddy Sawadogo a dit qu’il s’en moquait.

“Ce soir, il n’y a pas de couvre-feu”, a-t-il déclaré. “Même les soldats font la fête ! “