Devant l’absence de toute condamnation française officielle des propos racistes tenus par Camille Locht, de l’Inserm, et Jean-Paul Mira, chef de service à l’hôpital Cochin sur la chaine française LCI , les réactions fusent de toutes parts. Cette fois c’est l’un des porte-paroles du président sénégalais Makcy Sall, Abdou Latif Coulibaly qui s’est fendu d’une tribune pour mettre les points sur les i.

Ces déclarations relèvent selon lui de « l’inconscient colonial ». Abdou Latif Coulibaly dit avoir été « choqué, comme beaucoup de citoyens africains, traumatisé même » par « le mépris affiché pour la vie des Africains, marqueurs d’un racisme qui s’ignore certainement ». Ces propos dénotent une « bêtise que je pense congénitale, car elle est (le) produit d’une histoire coloniale aux séquelles dévastatrices », a-t-il souligné.

Revenant également sur la note publiée par le CAPS et qui évoque la faillite de plusieurs Etats africains, M. Coulibaly a affirmé qu’une telle note est rédigée « dans le même esprit ».

Ce que l’universitaire et critique palestino-américain Edward Saïd identifiait chez l’écrivain Albert Camus comme manifestant « l’inconscient colonial qui peut être répété concernant beaucoup d’intellectuels et d’officiels occidentaux dans leur rapport à l’Afrique », dit-il.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a également condamné aujourd’hui les « propos racistes » des deux chercheurs français ayant récemment évoqué l’Afrique comme «un terrain d’essai» pour tester un vaccin potentiel contre le Covid-19, dénonçant «l’héritage d’une mentalité coloniale»