Les 79 enfants enlevés lundi dans une école protestante de Bamenda, dans la région anglophone du Nord-Ouest du Cameroun ont été libérés. L’information a été confirmée mercredi à l’AFP par Issa Bakary Tchiroma, ministre camerounais de la Communication.
Les conditions dans lesquelles cette libération avait été obtenue. Il s’agissait du plus important kidnapping dans la région du nord-ouest, zone anglophone, depuis le début du conflit entre des séparatistes et l’armée. Les 79 élèves ont été enlevés lundi, à la veille de la prestation de serment du président Paul Biya, par les « Amba boys », les séparatistes anglophones.
Les 79 élèves et trois encadreurs sont issus de la Presbyterian Secondary School de Bamenda (capitale régionale du Nord-Ouest). Selon les autorités camerounaises, les trois encadreurs sont le principal de l’établissement, un enseignant et un chauffeur.
Cet enlèvement de masse d’élèves est sans précédent au Cameroun. Il est pratiqué dans le nord du Nigeria voisin par le groupe terroriste Boko Haram, comme à Chibok où plus de 200 jeunes filles avaient été enlevées dans leur internat en 2014, suscitant l’indignation du monde entier.
Le kidnapping des 79 élèves survient à la veille de la prestation de serment du président Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982, réélu pour un septième mandat avec 71,28% des votes.
Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une crise socio-politique sans précédent s’est installée fin 2016. Elle s’est transformée fin 2017 en conflit armé. Des affrontements entre armée et séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.
Les séparatistes ont décrété un boycottage des établissements scolaires, estimant que le système scolaire francophone marginalise les étudiants anglophones. Les attaques de séparatistes armés contre des écoles sont nombreuses depuis le début du conflit. Mi-octobre, six élèves avaient été enlevés dans une attaque de lycée à Bamenda, selon des sources concordantes. Les autorités avaient démenti. Le jour de la rentrée scolaire début septembre, un directeur d’école a été assassiné, un professeur mutilé et plusieurs lycées attaqués.