Le président Cyril Ramaphosa a présenté ses excuses au Nigeria, suite aux violences xénophobes.

L’Afrique du Sud s’est excusée auprès du Nigeria pour une série d’attaques xénophobes visant des Nigérians et d’autres étrangers. Un envoyé spécial d’Afrique du Sud a en effet fait le déplacement à Abuja pour présenter les excuses du président Cyril Ramaphosa à son homologue nigérian, Muhammadu Buhari.

L’envoyé, Jeff Radebe, a déclaré au président Buhari que le gouvernement sud-africain condamnait les violences xénophobes et prenait des mesures décisives pour les prévenir. « L’incident ne représente pas ce que nous défendons », a-t-il dit, ajoutant que les responsables de ces violences seraient traduits en justice, selon la BBC.

L’envoyé spécial sud-africain a déclaré que 10 personnes étaient mortes au cours de ces attaques -deux Zimbabwéens et huit Sud-Africains-. Au début du mois, l’Afrique du Sud a été secouée pendant plusieurs jours par une vague d’émeutes et de pillages dirigées en priorité contre les habitants et les commerces des étrangers, principalement dans sa plus grande ville Johannesburg.

Ces violences ont fait au moins 12 morts, dont une majorité de Sud-Africains, et causé d’importants dégâts. Plusieurs millions de Zimbabwéens -les statistiques officielles n’existent pas- ont fui la répression et la crise économique qui sévissent dans leur pays pour se réfugier en Afrique du Sud.

« Ce qui s’est passé en Afrique du Sud va à l’encontre du principe d’unité du peuple africain pour qui le président Mugabe, Nelson Mandela se sont battus », avait déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Première puissance industrielle du continent, l’Afrique du Sud accueille des millions de migrants en quête de paix ou d’emplois. Dans les townships pauvres, ces étrangers, souvent en situation irrégulière, tiennent de nombreux petits commerces et occupent des emplois sans qualification pour des salaires très bas que refusent la plupart des Sud-Africains.

Nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté, les tensions entre communautés y sont vives et virent régulièrement à l’émeute.