L’ex-épouse de Nelson Mandela, Winnie Mandela est décédé aujourd’hui.

Winnie Mandela, l’ex-épouse de l’ancien président sud-africain et icône de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela, est morte aujourd’hui à Johannesburg à l’âge de 81 ans. La mort, annoncée par son porte-parole, est survenue ce matin dans un hôpital de la grande ville sud-africaine. Figure populaire mais controversée de la lutte anti-apartheid, elle fut la seconde épouse de Mandela.

« Elle est partie en paix en tout début d’après-midi lundi, entourée de sa famille », annonçait lundi un communiqué du porte-parole de l’ex-épouse de Nelson Mandela, Winnie Madikizela Mandela. Elle était l’une des plus grandes icônes de la lutte contre l’apartheid et elle a sacrifié sa vie pour la liberté de l’Afrique du Sud poursuivait le communiqué signé par Victor Dlamini. Retour sur la vie d’une militante au passé controversé.

Une femme d’exception.

Née en 1936 dans la province du Cap oriental, terre de naissance de Nelson Mandela également, Winnie a créé l’exception dès sa jeunesse en décrochant un diplôme universitaire de travailleuse sociale. Un champ d’action réservé aux blancs à l’époque.

Toutefois, c’est son mariage avec Nelson Mandela en 1985 qui va la propulser au-devant de la scène politique. Le séjour de son mari en prison pour plusieurs années a fait d’elle l’une de figure de proue du Congrès national africain (ANC), fer de lance de la lutte anti-apartheid et principal parti en Afrique du Sud aujourd’hui.

Ses méthodes, considérées comme extrêmes, ont fait d’elle une figure controversée au sein du parti. En 1976 et dans le feu de l’action, la défunte avait appelé les lycéens de Soweto, révoltés, à « se battre jusqu’au bout ». L’un de ses discours, dans lequel elle souligne que les sud-africaines devaient se libérer avec des boites d’allumettes n’a fait qu’accentuer les critiques à son sujet notamment dans un climat fortement marqué par les assassinats contre les traitres présumés à la cause anti-apartheid.

Un parcours violant

Sous les feux de la critique et des accusations pour appels aux meurtres, Winnie n’a jamais reculé. S’entourant d’une garde rapprochée formée de plusieurs hommes aux méthodes brutales, elle est impliquée dans une affaire d’enlèvement. En 1991 elle écope de six années de prison pour complicité dans l’enlèvement d’un jeune militant mais elle s’en sort après le paiement d’une amende.

Nommée vice-ministre de la Culture après les premières élections multiraciales de 1994, Winnie est renvoyée pour insubordination par le gouvernement de son époux, un an plus tard. Poursuivant ses activités timidement au sein du parti majoritaire elle est traduite de nouveau devant la justice en 2003 pour fraude. Solide et confiante elle avait retrouvé sa place, quatre ans plus tard, au sein du Comité exécutif du parti de l’ANC

Une relation qui a mal tournée.

En 1990, une image avait fait le tour du monde. Winnie y figurait à côté de son mari, Nelson Mandela, libéré de prison et présenté au monde comme le symbole de la lutte anti-apartheid. Toutefois, la photo ne reflétait en rien la réalité du couple qui a fini par divorcé six années après, suite à une longue procédure judiciaire marquée notamment par les révélations sur les infidélités de la première dame.

La guerre entre les deux militants pour la cause sud-africaine n’a jamais cessé après le divorce ni après la mort de Nelson Mandela en 2013 d’ailleurs. Winnie a dû mener une bataille judiciaire pour tenter de récupérer la maison familiale mais sans succès. Son ex-époux ne lui avait rien légué rappellent plusieurs journaux sud-africains dans leurs éditions numériques.