Les choses se compliquent davantage au Zimbabwe. Proie à une crise économique sans précédent, le pays est au bord de l’implosion une journée seulement après l’annonce des résultats des élections présidentielles.
Les 50,8% des voix, obtenus par le chef de l’État sortant, Emmerson Mnangagwa, lors des présidentielles zimbabwéennes ne semblent pas suffisants pour calmer l’opposition dans ce pays. En effet, au moment où l’ancien bras droit de Robert Mugabe, tombé en novembre après trente-sept ans au pouvoir, défend des élections « libres et crédibles », le leader de l’opposition zimbabwéenne et candidat malheureux à la présidentielle, Nelson Chamisa, a rejeté, quant à lui, la « frauduleuse » victoire de son rival.
L’opposition revendique la victoire
Les deux principaux partis politiques du Zimbabwe, la Zanu-PF du président sortant Emmerson Mnangagwa et le Mouvement pour le changement démocratique (MDC/opposition) ont revendiqué la victoire dans les premières élections présidentielles après le départ de Robert Mugabe. En effet, avant même l’annonce des résultats, les candidats des formations politiques ont confirmé leur victoire. La rivalité entre les deux hommes s’est rapidement traduite par de violents affrontements dans les rues de la capitale Harare, faisant au moins six morts et plusieurs blessés.
Ce vendredi, après l’annonce des résultats donnant la victoire au président sortant, Emmerson Mnangagwa , le jeune chef de l’opposition, Nelson Chamisa, a crié au « trucage ». « L’élection a été frauduleuse, illégale, illégitime (…). Nous avons gagné cette élection. Nous sommes prêts à former un gouvernement », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse. Ironique, le malheureux candidat a affirmé que « l’élection a été truquée. Ils n’ont même pas fait un bon boulot. (…) Au moins M. Mugabe, lui, était plus sophistiqué ».
Un nouveau départ selon le président
Du côté de la présidence, il ne s’agit que de fausses allégations des adversaires. En effet, Emmerson Mnangagwa a catégoriquement rejeté les affirmations de ses adversaires politiques. « Alors que les yeux du monde étaient tournés vers nous, nous avons organisé une élection libre, juste et crédible, comme nous l’avions promis », a-t-il mis en avant directement depuis le palais présidentiel.
Pour le président élu de 75 ans, ces élections marquent « un nouveau départ ». Appelant à l’unité pour « construire un nouveau Zimbabwe pour tous », celui qui est surnommé le « crocodile » a gagné son pari en obtenant la légitimité des urnes, lui qui avait accédé au pouvoir en novembre à la suite d’un coup de force de l’armée.