La crise politique, touchant Madagascar depuis plusieurs semaines, se termine. L’actuel chef de gouvernement, Olivier Mahafaly Solonandrasana, a quitté aujourd’hui ses fonctions sur ordre de la justice. Un Premier ministre de “consensus” censé permettre au pays de sortir de la crise politique sera nommé bientôt.
Touchée depuis un mois et demi par une vague de manifestations quotidiennes de l’opposition, l’ile de Madagascar se dirige vers une sortie de crise. Exigeant le départ du président Hery Rajaonarimampianina, accusé de vouloir faire taire ses rivaux à quelques mois des élections, l’opposition a obtenu finalement le départ du chef de gouvernement. Un premier pas vers une sortie de crise.
Intervention de la HCC
Pour tenter de sortir de l’impasse que connait le pays depuis plus de six semaines, la Haute Cour constitutionnelle (HCC), la plus haute instance juridique du pays, a ordonné il y a dix jours la nomination d’un nouveau Premier ministre et d’un gouvernement d’union nationale. Le chef de gouvernement, Mahafaly Solonandrasana, ne s’est exécuté que ce lundi en présentant sa démission et celle de son équipe au président.
Dans une déclaration à la presse après la présentation de sa démission, le responsable a affirmé qu’en tant qu’homme d’État, « je ne vais pas me présenter comme un obstacle à la vie de la nation ». « Je n’ai rien à regretter aujourd’hui et je peux partir la tête haute (…) je vous dis ”Ce n’est qu’un au revoir” », a-t-il ajouté. “Je les remercie pour les travaux accomplis pendant deux ans“, lui a répondu à la mi-journée M. Rajaonarimampianina, qui doit faire une nouvelle déclaration dans l’après-midi.
Un délai d’une semaine.
Le calendrier fixé par la HCC, stipule qu’un nouveau Premier ministre doit être nommé dans « les sept jours ». En effet, dans leur arrêt, les juges lui ont imposé de composer une équipe qui reflète les résultats des élections législatives de 2013. Cette exigence nourrit une vive polémique entre les deux camps, qui revendiquent tous les deux la majorité dans une Assemblée nationale où de nombreux élus ont changé de camp.
Le parti présidentiel HVM a déclaré sa préférence pour la nomination d’un Premier ministre « neutre ». Toutefois, l’opposition, a affirmé que le chef de l’État a déjà rejeté samedi les trois noms de députés qu’elle lui avait soumis pour prendre la tête du nouveau gouvernement. L’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et les Nations unies sont rapidement intervenues au chevet de Madagascar pour essayer de résoudre cette énième crise de son histoire récente. Mais elles ont jusqu’à présent échoué, tout comme la médiation nationale.