Le système judiciaire algérien est à l’arrêt. Les magistrats sont en grève et ont massivement répondu à l’appel du syndicat national (SNM). C’est une décision du nouveau ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, qui a déclenché cette colère. Celle-ci s’est depuis élargie : les magistrats réclament davantage d’indépendance.
Les juges et procureurs algériens ont entamé une « grève illimitée » pour réclamer leur indépendance vis à vis du gouvernement. Les « toges noires » à travers le Syndicat national des magistrats (SNM) entendent dénoncer la « mainmise du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire ».
Selon la presse locale, le SNM demande au gouvernement de revenir sur sa décision d’affecter les trois quarts des effectifs de la magistrature soit quelques 3000 personnes. Pour le syndicat, le pouvoir politique a empiété sur les prérogatives du Conseil supérieur de la magistrature en décidant un vaste mouvement d’affectation.
Le ministère de la justice, pour sa part, a affirmé que les affectations dénoncées ont été validées à l’unanimité par les membres du Conseil de la magistrature. Ce conseil présidé par le chef de l’état décide des nominations et des mutations des magistrats. Dix magistrats élus par leurs pairs y siègent aux côtés du ministre de la Justice et du président de la Cour Suprême.
À quelques semaines des élections, les observateurs craignent que cette grève n’impacte négativement les échéances électorales. En effet, les juges sont essentiels dans l’organisation des scrutins. Ils sont chargés de superviser le fichier électoral et de recenser les résultats du vote de toutes les localités du pays.