L’ancien Premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal, a été écroué jeudi par un juge d’instruction. Une arrestation survenue après son audition dans le cadre d’enquêtes anticorruption, selon la radio et la télévision algériennes.
Abdelmalek Sellal est le deuxième Premier ministre de Bouteflika envoyé en prison en deux jours. Mercredi, un juge a placé en détention préventive Ahmed Ouyahia. Ce dernier était quatre fois chef du gouvernement, dont trois sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika.
Abdelmalek Sellal était arrivé dans la matinée à la Cour suprême, seule juridiction compétente pour instruire les infractions que sont soupçonnés d’avoir commis dans l’exercice de leurs fonctions les membres du gouvernement, les walis (préfets) et certains hauts magistrats.
Sur un bandeau défilant, la chaîne de télévision publique A3 a annoncé la « mise en détention préventive de l’ancien Premier Abdelmalek Sellal », tandis qu’un journaliste de la radio nationale a annoncé son placement en détention, citant des sources officielles.
La chaîne privée El Bilad a diffusé en direct des images montrant une foule d’Algériens attendant devant la prison d’El Harrach, dans la banlieue d’Alger, le fourgon cellulaire transportant Sellal.
Selon l’agence de presse officielle APS, Sellal était entendu « dans des affaires concernant la dilapidation des deniers publics, d’abus de fonction et d’octroi d’indus privilèges », comme l’avait été la veille Ahmed Ouyahia. Également entendu mercredi, Abdelghani Zaalane, ancien ministre des Travaux publics, avait été relâché sous contrôle judiciaire.
Selon la télévision nationale, le président du Mouvement populaire algérien (13 députés), petit parti membre de l’Alliance présidentielle ayant soutenu Bouteflika, Amara Benyounes, plusieurs fois ministres entre 1999 et 2015, est entendu à son tour par le juge d’instruction de la Cour suprême.
Depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, la justice algérienne a également lancé plusieurs enquêtes et placé en détention provisoire de puissants hommes d’affaires, la plupart soupçonnés d’avoir profité de leurs liens avec le chef de l’État déchu ou son entourage pour obtenir des avantages ou des marchés publics.