Le chef de cabinet du président Tshisekedi, M. Vital Kamerhe fait face à un scandale de 15 millions de dollars

Quinze millions de dollars disparus voire détournés des comptes du Trésor public ? L’enquête agite et divise la nouvelle équipe au pouvoir en République démocratique du Congo, avec en ligne de mire le premier allié du président Félix Tshisekedi.

L’Inspection générale des finances (IGF) en RDC, organisme placé sous la tutelle directe du chef de l’État à l’origine de trois récentes enquêtes, cite « le directeur de cabinet » parmi les quatre responsables d’une « irrégularité » qui a privé l’État de 15 millions de dollars.

Cette somme a atterri sur le compte d’un « Comité de suivi des prix des produits pétroliers » ouvert dans une banque commerciale, la Rawbank, indique l’IGF dans un rapport daté de juillet disponible sur les réseaux sociaux.

Ces 15 millions correspondent à une retenue de 15% qui était destinée au Trésor public prélevée sur une somme de 100 millions versée par l’État à sept compagnies pétrolières (dont Total) pour compenser le gel des prix à la pompe.

Il s’agit de la première affaire depuis l’investiture le 24 janvier du président Tshisekedi, silencieux sur le sujet entre deux promesses de lutter contre la corruption et pour le « changement des mentalités » en RDC.

C’est le directeur du cabinet du président congolais qui est impliqué dans cette affaire, Vital Kamerhe, 60 ans, ex-président de l’Assemblée nationale. Il est présenté comme le premier partenaire politique du président.

L’IGF relève qu’entre le 27 mai et le 7 juin, la quasi-totalité de la somme – 14,775 millions – a été retirée en six fois du fameux compte ouvert à la Rawbank. L’IGF détaille les retraits – de 775.000 à cinq millions de dollars- effectués en liquide par les deux mandataires du compte, désignés par l’ancien ministre de l’Économie. Le compte a été « vidé », constate une source judiciaire, citée par l’AFP.

« Il n’y a pas eu de détournement », s’est défendu M. Kamerhe à Jeune Afrique lundi. « Cet argent n’a pas disparu ». « J’ai fait mon rapport et je l’ai transmis à qui de droit, aux autorités », a commenté pour l’AFP le ministre de l’Économie sortant, Henri Yav Mulang. Le titulaire du poste vient de changer avec l’investiture d’un nouveau gouvernement.

Le président Tshisekedi avait tenu à « rassurer le monde des affaires » contre les « tracasseries » administratives à l’ouverture d’un forum économique. Des propos interprétés comme un soutien à son « dircab ».