Après la publication des résultats provisoires de la présidentielle du 24 février 2019, attribuant au président sortant, Macky Sall 58,26% et à son suivant immédiat, Idrissa Seck 20,5%, ce dernier avait renoncé à faire le moindre recours devant le Conseil constitutionnel. Ainsi, Macky Sall est déclaré vainqueur, dès le premier tour. Plus de 2 mois après, le même Idrissa Seck, en mauvais perdant, refuse de féliciter l’élu du peuple et publie un livre blanc où il prétend, qu’il y a un eu une phase d’incubation du “Holdup électoral ” qui daterait de 2016 !
Idrissa Seck vient de publier un livre blanc, deux mois après la publication des résultats officiels et définitifs de la présidentielle de 2019. Paradoxalement, ce dernier avait délibérément renoncé à son droit de déposer un recours devant l’instance d’arbitrage électoral.
Dans son livre blanc, le candidat malheureux de la présidentielle de 2019, prétend pourtant que la victoire de Macky Sall, ne serait que le fruit d’un holdup électoral, dont le processus d’incubation aurait démarré en 2016, avec le référendum de mars 2016 !
Le livre blanc évoque des cas de doublons, de fraude, de transfert d’électeurs, d’implantation de bureaux “fictifs” et de nombre d’inscrits dépassant le nombre de la population, en âge de voter dans plusieurs localités, ainsi que l’émission incontrôlable de nombreux ordres de missions, etc. La première réflexion qui se dégage est de se demander, pourquoi Idrissa Seck, ayant découvert une phase d’incubation d’un holdup électoral, depuis 2016, n’a-t-il pas agi pour dénoncer ou freiner un tel processus ?
Il a été constaté -a contrario- qu’Idrissa Seck et une bonne partie de ce qu’on appelait l’opposition significative, boycottaient systématiquement, les appels au dialogue du Président Macky Sall autour du processus électorale. Revenant aux simulacres de preuves, il importe de noter que la présidentielle de 2019 aura été l’un des scrutins les mieux couverts par de nombreux observateurs nationaux (l’Église catholique notamment), régionaux (Union africaine et CEDEAO) et internationaux (Union européenne et Nations unies).
Le jugement était unanime : le scrutin du 24 février 2019 a été non seulement, démocratique, libre et transparent, mais exemplaire. Cette appréciation autrement très positive de la communauté internationale, est en porte-à-faux avec les allégations contenues dans le livre blanc de la Coalition Idy 2019.
Les simulacres de preuves, glanées çà et là auraient été plus pertinentes, si elles étaient remises à l’instance d’arbitrage (le conseil constitutionnel) qui pourrait les passer au crible et les confronter avec les éléments de réponse, fournis par la partie adverse et la CENA (Commission électorale nationale autonome), chargée de superviser le processus électoral.
En outre, certaines “preuves” du livre blanc, ne résistent pas à l’analyse : le transfert d’électeurs, n’est pas le seul fait du candidat de Bennoo Bokk Yaakar. Il se trouve que le phénomène d’exode rural a déplacé beaucoup de Sénégalais notamment les jeunes de leurs régions d’origine vers Dakar et les grandes villes.
Au moment des votes, la plupart d’entre eux regagnent le bercail, choisi comme lieu de vote. Les Coalitions de l’opposition comme du pouvoir contribuent souvent aux frais de transport de ces jeunes qui sont souvent des étudiants ou des marchands ambulants. L’infériorité du nombre d’inscrits par rapport au nombre de votants dans certaines circonscriptions s’explique par la présence de fonctionnaires, ou personnel de l’armée ou de la Police non résident, qui peuvent pourtant voter dans des bureaux où ils ne sont pas inscrits, grâce aux ordres de mission qui servent de justificatifs.
Par exemple, le contingent militaire qui se trouve occasionnellement en Gambie ou au Mali, ne sont pas inscrits sur les registres de ces inscriptions où ils peuvent pourtant voter. Le cas des bureaux “fictifs”, pose un double problème sémantique et technique. Le fictif n’existant sémantiquement que dans l’imagination, comment pourrait-on y produire des PV (procès-verbaux) contre signés par les représentants de l’opposition.
La plupart des observateurs considèrent qu’il ne s’agit là que d’une simple vue de l’esprit, autrement dit “une fiction” comme ils l’appellent, eux-mêmes. Attendre deux mois après la publication officielle des résultats électoraux est une farce de mauvais goût que les partisans de M. Seck ne vont certainement pas pardonner à leur mentor.
Les “39 recommandations pour un scrutin fiable”, dressées dans le livre blanc de la Coalition Idy 2019, pourraient servir de contribution à verser dans les dossiers à étudier, lors du prochain dialogue inclusif auquel, le Président Macky Sall les convie.