Lee White a été nommé à la tête du ministère de la Forêt du Gabon.

Le président gabonais Ali Bongo Odimba a créé la surprise en propulsant un Britannique naturalisé gabonais, Lee White, à la tête du ministère gabonais des forêts. Le nouveau ministre est réputé pour être un écologiste intransigeant.

La présidence gabonaise a annoncé lundi un remaniement ministériel dont le changement le plus notable est la nomination de Lee White aux commandes de ce ministère. Pour les observateurs, il s’agit d’une nomination audacieuse et inédite en Afrique. Elle intervient quelques semaines après la révélation du « kevazingogate », un trafic de bois précieux qui a provoqué un scandale politique au Gabon.

Naturalisé gabonais en 2008, Lee White, 53 ans, est né à Manchester et a notamment grandi en Ouganda. Titulaire d’un doctorat en zoologie après une thèse sur la réserve de faune de Lopé-Okanda au Gabon, il est décoré en 2010 par la reine Elizabeth II pour services à la protection de la nature en Afrique centrale, selon la présidence citée par l’AFP.

Selon des médias gabonais, il est surtout connu pour être « le monsieur vert des présidents Bongo (père et fils) ». Avant sa nomination, il dirigeait l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) depuis 2009. L’ANPN est chargée de la gestion des 13 parcs nationaux créés par le défunt président Omar Bongo Odimba, le 4 septembre 2002.

Le scandale du « kevazingogate » a ébranlé la classe politique et conduit au limogeage du ministre des Forêts Guy Bertrand Mapangou et du vice-président du Gabon, Pierre Claver Maganga Moussavou, le 21 mai dernier. Fin février et début mars, près de 5.000 mètres cube de kévazingo, une essence rare interdite d’exploitation au Gabon et d’une valeur d’environ 7 millions d’euros, avaient été découverts dans deux sites d’entreposage appartenant à des sociétés chinoises, au port d’Owendo, à Libreville.

Une partie du kévazingo était chargée dans des conteneurs sur lesquels figurait le tampon du ministère des Eaux et Forêts indiquant une cargaison d’okoumé, une essence de bois dont l’exploitation est autorisée. Représentant 60% du PIB (hors hydrocarbures), le secteur forestier est l’un des piliers historiques de l’économie du Gabon, un pays recouvert à près de 80% par la forêt.