Trois journalistes ont été placés en détention préventive jeudi soir 25 octobre à Alger. Deux d’entre eux sont inculpés pour « diffamation », le troisième pour outrage aux institutions et atteinte à la vie privée.
Les trois journalistes ont comparu hier devant le tribunal, avant d’être inculpés et placés en détention préventive. Ils risquent entre deux mois et cinq ans de prison selon les faits qui leur sont reprochés. Reporters sans frontières dénonce une grave atteinte à la liberté d’information, selon Radio France Internationale (RFI).
La police les avait arrêtés en début de semaine : lundi soir, le directeur des sites d’information Algérie Direct et Dzair Presse, Adlène Mellah, était placé en garde à vue. Le lendemain, c’était au tour d’Abdou Semmar et Merouane Boudiab, du site Algérie Part.
Ces arrestations auraient fait suite à des plaintes déposées par trois protagonistes : Anis Rahmani, le patron du principal groupe de médias privés du pays, le préfet d’Alger, ainsi qu’un autre homme d’affaires algérien. Les plaintes font suite à des révélations sur les liens entre le patron de presse et des hommes politiques. Révélations publiées sur la page Facebook du cyberactiviste Amir.dz et relayées dans les médias algériens.
Selon RFI, l’arrestation des journalistes s’inscrit dans une série d’interpellations liées, selon la gendarmerie, à des faits de chantage, de diffusion de données personnelles et d’émission de fausse monnaie.
Dans un communiqué, Reporters sans frontière s’inquiète d’un « usage exagéré de la force ». Pour le directeur du bureau Afrique du Nord de l’organisation, « aucun journaliste ne devrait se retrouver en prison pour des faits de diffamation ».