Trois casques bleus sénégalais de la force de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA) ont péri vendredi dans le crash accidentel de leur hélicoptère au moment de son atterrissage à Bouar, dans l’ouest du pays.
« Un hélicoptère Mi-24 de la MINUSCA, avec son bord quatre membres de l’Aviation sénégalaise, a été victime d’un crash lors d’une mission de soutien », a indiqué vendredi la MINUSCA dans un communiqué.
Le quatrième membre d’équipage « est dans un état jugé critique », selon l’ONU, et était en cours d’évacuation à l’hôpital pour des soins intensifs. Selon les premiers éléments, cet accident est dû à de mauvaises conditions atmosphériques ayant rendu impossible l’atterrissage.
Le crash de cet hélicoptère d’attaque de construction russe a été confirmé par l’armée sénégalaise, selon l’AFP. « L’état-major général des armées est en contact permanent avec les autorités de l’ONU en vue de l’évacuation du blessé et du rapatriement des dépouilles », a indiqué le ministère des forces armées.
La Minusca a mené jeudi une attaque contre le groupe armé centrafricain Retour réclamation réhabilitation (3R) à Koui, dans le nord-ouest du pays. Jeudi soir, le mouvement rebelle avait affirmé qu’une de ses bases avait été bombardée par des casques bleus.
3R fait partie des 14 groupes armés signataires le 6 février d’un accord de paix avec le gouvernement centrafricain, qui a pour ambition de mettre fin aux conflits qui déchirent le pays depuis 2013.
Mercredi, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, avait appelé le leader des 3R, Sidiki Abass, « à livrer les auteurs des massacres commis en mai dernier dans la région de Paoua ».
Quarante-six civils avaient été tués par des éléments des 3R dans cette région du nord du pays. À ce jour, seuls trois auteurs présumés ont été livrés aux autorités. Le 4 septembre, Sidiki Abass, également connu sous le nom de Sidi Bi Soulemane, avait annoncé sa démission de son poste de conseiller militaire auprès du gouvernement centrafricain, qu’il occupait dans le cadre de l’accord de paix.
Sidi Bi Soulemane avait intégré le gouvernement le 6 mars, en même temps que d’autres représentants des 14 groupes armés signataires de l’accord de Khartoum. Malgré une relative accalmie depuis la signature de cet accord de paix, les violences contre les civils et entre groupes armés se poursuivent en Centrafrique.
Le 14 septembre, deux groupes armés signataires de l’accord se sont affrontés à Birao, dans l’extrême nord-est du pays. Quelque 13.000 personnes ont été déplacées par ces combats, qui ont causé la mort de 23 miliciens.
Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée depuis 2013 par une guerre qui a forcé près d’un quart de ses 4,7 millions d’habitants à fuir leur domicile.