Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a souhaité un financement par les Nations Unies de la force africaine anti-terroriste du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad). Le chef de l’ONU a estimé par ailleurs qu’il serait « suicidaire » que les Casques bleus se retirent de la République démocratique du Congo.
« Je suis favorable à un financement des Nations unies avec des contributions obligatoires pour la force du G5 Sahel », a déclaré le patron de l’ONU dans un entretien diffusé mardi sur Radio France internationale (RFI).
« Mais même ça aujourd’hui à mon avis ce n’est pas suffisant », a-t-il poursuivi. « Je suis entièrement convaincu que nous ne sommes pas en train de gagner la guerre contre le terrorisme au Sahel, qu’il faut renforcer cette opération ».
Antonio Guterres a déclaré attendre des propositions concrètes faites à la communauté internationale d’une prochaine réunion à Ouagadougou des pays d’Afrique de l’Ouest. « Il faut regarder la menace du terrorisme à l’échelle du continent », a poursuivi Antonio Guterres dans cet entretien enregistré lundi à Kinshasa au troisième et dernier jour de sa visite en République démocratique du Congo (RDC).
« La RDC est un facteur de trouble ou de stabilité pour toute une région. Abandonner la RDC serait suicidaire du point de vue non seulement des Congolais mais surtout des intérêts de la communauté internationale », a-t-il insisté au sujet de l’avenir de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).
Le patron de l’ONU a ainsi assimilé la milice d’origine ougandaise ADF qui sème la terreur localement dans l’est de la RDC aux groupes islamistes armés en Afrique.
« L’ADF fait partie à mon avis aujourd’hui d’un réseau qui commence en Libye, qui va au Sahel, qui va dans la région du lac Tchad, qui est présent au Mozambique », a-t-il développé. « Je ne sais pas s’il y a une liaison formelle » entre les ADF et l’organisation de l’État islamique, qui a revendiqué certaines des attaques dans la région de Beni, dans l’est de la RDC. Mais il y a « des liaisons réelles », avec des recrutements de miliciens jusqu’au Mozambique, a-t-il ajouté.