La ministre française des Armées Florence Parly a prôné lundi la « patience » dans la guerre contre les terroristes dans les pays du Sahel, au QG de la force Barkhane, au Tchad. Ce dernier est la première étape d’une tournée qui conduira la ministre aussi au Burkina Faso et au Mali, quelques jours après la mort d’un soldat français et de 51 militaires maliens.
L’opération française, lancée en août 2014, mobilise 4.500 militaires français dans la bande sahélo-saharienne, en soutien aux armées nationales qui combattent des terroristes affiliés au groupe État islamique (EI) ou à Al-Qaïda.
« Nous mettrons du temps à vaincre ces groupes qui prospèrent sur les difficultés sociales et économiques des pays sahéliens », a estimé la ministre française au Centre opérationnel interarmées de Barkhane, à N’Djamena.
« C’est un combat dans lequel il faut faire preuve de patience », a martelé la ministre, ajoutant que la force « Barkhane ne s’enlise pas. Barkhane s’adapte en permanence, il faudra encore du temps pour construire cette résilience des forces locales ». Selon l’AFP, la ministre a tenu à rassurer quant à l’engagement de la France au Sahel qui « reste une priorité pour la France ».
La visite au Sahel de la ministre survient deux jours après la mort, samedi, d’un soldat français tué par un engin explosif dans le nord-est du Mali, un attentat revendiqué par une branche locale de l’EI. Elle intervient aussi suite à la mort de 51 soldats maliens, tués vendredi et samedi : 49 dans l’attaque d’un camp militaire à Indelimane, dans le nord-est, également revendiquée par l’EI, et deux samedi dans le centre du Mali.
Les violences terroristes persistent dans le nord du Mali, six ans après l’intervention militaire française Serval, à laquelle a succédé l’opération Barkhane. Elles se sont propagées au Burkina Faso et au Niger voisins.
Quatre personnes, dont le député-maire de Djibo, une grande ville du nord du Burkina Faso où les terroristes multiplient les attaques, ont été tuées dimanche dans une embuscade, non loin d’un camp de l’armée que 70 soldats français de Barkhane avaient contribué à renforcer en septembre.