La chancelière allemande Angela Merkel, qui effectue une tournée au Sahel, a promis mercredi à Ouagadougou, première étape de son voyage, une aide au Burkina pour renforcer ses forces de défense.
« La situation sécuritaire se dégrade. Nous souhaitons être du côté du Burkina Faso surtout dans la coopération sur le plan sécuritaire », a déclaré Angela Merkel, première chancelière allemande à se rendre au Burkina et dont la visite coïncide avec un sommet des chefs d’État de la force G5-Sahel.
Le G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) a été créé pour donner une réponse militaire conjointe et coordonnée aux attaques terroristes récurrentes au Sahel, les groupes armés se jouant souvent des frontières.
« Nous allons soutenir le Burkina dans le renforcement de la capacité de la police. Nous allons fournir une aide à hauteur de 7 à 10 millions d’euros. C’est nécessaire car dans l’est et dans le nord du pays il y a une situation où des enfants ne peuvent pas aller à l’école. Nous devons combler ces problèmes le plus rapidement possible », a-t-elle poursuivi.
Dans l’Est et le Nord, des milliers d’écoles ont été fermées en raison des attaques terroristes qui menacent les enseignants et les font fuir. « 15% du budget est affecté aux questions sécuritaires. Vu qu’on doit augmenter la part de budget allouée à la sécurité, ces fonds manquent autre part, c’est pourquoi la communauté internationale doit soutenir le Burkina pour pouvoir avancer dans la voie du développement », a-t-elle analysé.
« 5 millions d’euros supplémentaires seront mis à disposition au-delà de ce qui a été prévu » pour des aides au développement concernant « le changement climatique, la qualité des sols et la gestion des ressources d’eau », a conclu la chancelière.
« L’Allemagne a annoncé une aide 46 millions d’euros qui devrait nous permettre de mieux prendre en charge la question sécuritaire au Nord et à l’Est et conduire des actions qui aideront à renforcer la résilience des populations dans ces zones », a annoncé le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, cité par l’AFP.
Notons que la chancelière allemande devait passer la nuit à Ouagadougou où un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé. Elle devait rencontrer jeudi matin des étudiants à l’université de Ouagadougou avant de partir au Niger.
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes terroristes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’État islamique au grand Sahara (EIGS). Ces attaques ont fait depuis 2015 plus de 360 morts, selon un comptage de l’AFP.