Les Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, ont adopté un plan de 2 milliards de dollars US sur quatre ans pour la sécurité régionale.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté samedi un « plan d’action » à un milliard de dollars, pour lutter contre le terrorisme dans la région. Le plan d’action a été adopté au cours d’un sommet extraordinaire des chefs d’États à Abuja.

« La conférence adopte le plan d’action 2020-2024 destiné à éradiquer le terrorisme dans la région ainsi que son calendrier d’exécution et son budget », a annoncé en clôture du sommet Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO.

Ce budget sera financé par des ressources internes à hauteur d’un milliard de dollars. Le budget estimatif total s’élève toutefois à 2,3 milliards de dollars. Kassi Brou a appelé « solidarité des partenaires internationaux » pour financer le reste, selon l’AFP.

Le montant fourni par la CEDEAO est « destiné à l’appui en équipement des États membres aux activités de formation des structures compétentes et au partage effectif de renseignements », a-t-il expliqué.

Le président de la Commission de la CEDEAO doit « mettre en place immédiatement un mécanisme inclusif et transparent de gestion des ressources mobilisées pour la mise en œuvre du plan d’action », dont les modalités concrètes n’ont pour l’heure pas été précisées.

De nombreuses questions demeurent sur l’origine de ce financement interne d’un milliard de dollars, dont l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa) – qui inclut les huit pays francophones de la zone – s’est engagée début décembre à financer la moitié, c’est-à-dire 500 millions de dollars.

Lors de l’annonce de ce plan, au dernier sommet extraordinaire tenu à Ouagadougou mi-septembre, la CEDEAO avait indiqué qu’il devait permettre de « renforcer les capacités opérationnelles des armées nationales ainsi que des forces conjointes » comme le G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad) qui doit comprendre à terme 5.000 hommes.

Samedi, l’organisation régionale a une nouvelle fois plaidé « pour que la force conjointe du G5 Sahel soit placée sous chapitre 7 de la Charte des Nations unies » – ce qui ouvrirait la voie à des financements de l’ONU – et que la force onusienne au Mali, la MINUSMA, « soit dotée d’un mandat offensif ».

Le président de la Commission avait plus tôt rappelé l’« urgence » d’agir, alors que « les attaques terroristes ont augmenté de près de 80% » par rapport à 2018, faisant plus de 1.800 victimes civiles et militaires et près de 2,8 millions de déplacés, et provoquant la fermeture de milliers d’écoles.