Au moins 15 soldats tués lors de l’attaque d’un camp militaire par la cellule combattante Macina.

Plusieurs militaires maliens ont été tués dimanche à l’aube lors d’une attaque de présumés de terroristes contre un camp de l’armée dans le centre du Mali. Un « lourd bilan » provisoire d’au moins huit morts serait signalé.

Le camp a été attaqué dimanche matin aux environs de 06H00 (GMT et locales) par des terroristes. Les combats ont causé des pertes des deux côtés. À l’heure actuelle, l’aviation militaire survole la localité et des renforts terrestres sont en mouvement. « L’évaluation de la situation est en cours sur le terrain », ont indiqué dans un communiqué les FAMA. L’armée malienne n’a par contre donné aucun bilan.

Le camp des Forces armées maliennes (FAMA) de Dioura est situé dans une zone où est active depuis plusieurs années la katiba (cellule combattante) Macina, liée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), entre la capitale régionale, Mopti, et la frontière mauritanienne.

Une source sécuritaire malienne, citée par l’AFP, a évoqué « un lourd bilan d’au moins huit morts ». « Il y a des militaires qui sont morts, d’autres disparus, d’autres blessés. Je ne veux pas non plus confirmer ou infirmer le chiffre de 15 militaires tués. Un homme vu couché n’est pas forcément mort », a souligné la source de l’AFP.

Le camp aurait été attaqué par un « commando arrivé à moto et à bord de véhicules ». Malgré la mission des Nations unies au Mali (Minusma), une forte présence militaire française et la création de la force militaire régionale G5-Sahel, les violences terroristes persistent dans le pays, avec 237 attaques recensées en 2018, selon l’ONU.

Il y a près d’un an, le 6 avril 2018, l’armée malienne avait indiqué que 14 suspects terroristes avaient été tués suite à une présumée tentative d’évasion à Dioura, où ils avaient été arrêtés la veille avant d’être remis à des militaires maliens. Une association peule et des proches avaient dénoncé des exécutions sommaires.

Les autorités maliennes et les forces internationales avaient espéré une baisse des violences dans le centre après avoir donné pour mort fin novembre le chef de la katiba Macina, le prédicateur radical peul Amadou Koufa. Mais il est « vraisemblable » qu’il soit toujours en vie, a concédé l’état-major français après l’apparition récente dans une vidéo d’un homme présenté comme Amadou Koufa.

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et le Sud et le phénomène déborde sur les pays voisins, le Burkina Faso et le Niger. Ces attaques se mêlent à des conflits intercommunautaires, qui ont fait plus de 500 morts parmi les civils dans le centre en 2018, selon l’ONU.