Huit policiers tués en Egypte dans une attaque revendiquée par l’EI.

Huit policiers égyptiens ont été tués mercredi dans une attaque revendiquée par le groupe terroriste « État islamique » (EI) dans le nord de la péninsule du Sinaï. L’attaque a eu lieu au début de la fête du Fitr, marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.

L’attaque terroriste est également survenue à deux semaines du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN/21 juin-19 juillet) dans un pays qui entend démontrer qu’il est de nouveau sûr après des années d’instabilité.

Selon le ministère de l’Intérieur, l’attaque a visé le matin un barrage de la police à l’ouest d’Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, et « a fait huit martyrs » parmi les policiers. Trois autres membres des forces de sécurité ont été blessés et hospitalisés. Cinq terroristes ont été tués et certains ont pris la fuite, a ajouté le ministère dans un communiqué.

Deux des cinq assaillants avaient réussi à prendre le contrôle de deux chars de la police avant d’être abattus, selon l’AFP. L’un par des tirs en provenance d’un avion militaire et l’autre par les forces de sécurité au sol. Dans un communiqué, l’EI a revendiqué l’attaque. La télévision d’État a un temps indiqué que plusieurs points de contrôle pourraient avoir été attaqués.

Active dans le Nord-Sinaï, la branche locale de l’EI est passée d’attaques sporadiques à une véritable insurrection après la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi en 2013. Depuis, des centaines de soldats et policiers ont été tués dans des attaques attribuées au groupe terroriste.

L’armée égyptienne a lancé en février 2018 une vaste opération « antiterroriste » dans le nord-Sinaï. Selon des chiffres officiels, environ 650 d’entre eux ont été tués, ainsi que près d’une cinquantaine de militaires égyptiens, depuis le début de l’opération.

Le Nord-Sinaï est bouclé par l’armée, la presse indépendante n’étant autorisée à y accéder que lors de rares visites organisées par les autorités. Avec la perte par l’EI de l’intégralité de son « califat » en Irak (2017) et en Syrie (mars 2019), l’Égypte soupçonne le principal groupe terroriste actif dans la région, « Ansar Beit al-Maqdess », qui a prêté allégeance à l’EI, de vouloir établir un nouveau fief dans le Sinaï.