Vingt-huit soldats nigériens ont été tués mardi près de la frontière malienne dans la région de Tillabéri (ouest du Niger), près du village de Tongo Tongo. Il s’agirait d’une patrouille constituée de 52 soldats nigériens qui est tombée dans une embuscade d’individus lourdement armés.
Une colonne militaire de Forces armées nigériennes (FAN) en mouvement a été prise à partie par des terroristes lourdement armés dans une attaque complexe à base d’engin explosifs improvisés, selon une annonce officielle du ministère nigérien de la Défense. Le bilan de cette attaque est lourd : 28 soldats tués. Le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours à compter de jeudi.
« Un véhicule (des militaires nigériens) a d’abord sauté sur un engin explosif, et puis une fusillade s’est déclenchée », selon une autre source sécuritaire, citée par l’AFP. La patrouille traquait les terroristes qui ont attaqué lundi la prison de haute sécurité de Koutoukalé, à 50 km au nord de Niamey, et ont tué un soldat nigérien.
Selon le site nigérien Actuniger, qui fait état d’un bilan de 29 tués, une patrouille constituée de 52 soldats nigériens “est tombée dans une embuscade d’individus lourdement armés mardi à Baley Beri, près de Tongo Tongo” et “les combats d’une rare violence” ont “duré plus de deux heures“.
Cette attaque terroriste rappelle celle perpétrée le 4 octobre 2017, durant laquelle quatre soldats américains et cinq militaires nigériens avaient été tués par des terroristes venus à bord d’une dizaine de véhicules et d’une vingtaine de motos à hauteur de Tongo Tongo, situé à environ 80 km au nord-ouest de Ouallam (une centaine de km de Niamey) et à une vingtaine de km de la frontière avec le Mali.
Le Pentagone avait expliqué que le but de l’opération américano-nigérienne était de capturer un chef terroriste, Doundoun Cheffou, soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement de l’humanitaire américain Jeffery Woodke.
L’attaque contre les soldats américains et nigériens avait été revendiquée par l’« État islamique dans le Grand Sahara » (EIGS). Depuis 2018, l’ONU s’inquiète de la persistance de l’insécurité dans la région de Tillabéri, théâtre de nombreuses incursions de groupes terroristes et de violences intercommunautaires.
Pays pauvre du Sahel, le Niger vit en permanence sous la menace d’attaques des groupes terroristes sahéliens dans l’Ouest et le Nord ainsi que de celles de Boko Haram dans le Sud-Est.