Plus de 250 personnes ont été arrêtées en lien avec les assassinats politiques du 22 juin, qualifiés par les autorités de « tentative de coup d’État » contre le gouvernement de la région amhara (nord-ouest).
« La task force a arrêté 212 suspects en région amhara et 43 suspects à Addis-Abeba », a déclaré une équipe gouvernementale dans un communiqué, précisant que 27 armes automatiques et deux mitrailleuses ont été saisies.
Une équipe gouvernementale formée de spécialistes de la sécurité et de la justice, chargée d’enquêter sur ces événements, a indiqué jeudi soir dans un communiqué que « les meurtres des responsables gouvernementaux et des généraux de l’armée s’inscrivent dans une conspiration plus grande visant un large éventail de responsables gouvernementaux ».
L’Éthiopie est sous haute tension depuis les assassinats de samedi, qui s’inscrivent dans le contexte de luttes de pouvoir liées aux tensions politico-ethniques dont le pays est le théâtre. Ces dernières se sont exprimées plus librement avec l’ouverture de l’espace démocratique par le Premier ministre Abiy Ahmed, entré en fonction en avril 2018.
Samedi après-midi, un commando armé a tué le président de la région amhara, un de ses conseillers et le procureur général de l’Amhara, à Bahir Dar, la capitale régionale.
Quelques heures plus tard, le chef d’état-major des armées éthiopiennes a été tué dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba par son garde du corps alors qu’il organisait la réponse à l’attaque de Bahir Dar. Un général à la retraite lui rendant visite a également été tué.
Les autorités accusent Asaminew Tsige, un ethno-nationaliste amhara, d’être derrière les assassinats de samedi. Chef de la sécurité de la région amhara, qui avait ouvertement entrepris de former des milices ethniques, aurait été sur le point d’être évincé en raison de sa rhétorique belliqueuse. En fuite, il a été tué lundi par des policiers.
Les violences ethniques en Éthiopie, qui ont le plus souvent pour enjeux des questions territoriales et des ressources, ont déjà fait plus de deux millions de déplacés et des centaines de morts, principalement le long des frontières entre les régions du pays dessinées sur les bases d’un fédéralisme ethnique.
Jeudi, le Mouvement national amhara (NaMa), un parti ethno-nationaliste d’opposition ayant gagné en popularité depuis l’ouverture de l’espace démocratique par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, entré en fonction en avril 2018, avait assuré que 56 de ses membres et sympathisants avaient été arrêtés à Addis-Abeba.