L’islamologue Tariq Ramadan, accusé de viols par deux plaignantes.

« Chacun a droit au respect de la présomption d’innocence », c’est le Code civil français qui le dit, et pourtant. Cette règle basique de droit n’est pas toujours respectée dans le pays des droits de l’homme, notamment dans les médias et sur les réseaux sociaux. L’affaire de Tariq Ramadan, poursuivi pour viol et mis en garde à vue depuis plusieurs jours, témoigne de cette « habitude » des médias français de prendre les accusés pour des coupables, surtout quand ils sont musulmans.

En effet, l’affaire Ramadan, actuellement devant la justice, révèle cette schizophrénie médiatique qui « tantôt rappelle le droit et le statut du présumé innocent tantôt n’hésite pas à organiser le lynchage à travers des débats à charge ou la présomption d’innocence est sacrifiée sur l’autel des convictions personnelles et de la rancœur », comme on peut lire sur plusieurs blogs sur internet.

Perdus, désorientés et abandonnant toute objectivité, ces journalistes ne se rendent plus compte de l’absurdité de leur propos. C’est le cas du fameux Jean Pierre El Kabbach qui a eu l’idée de demander au président du conseil des musulmans de France, Amar Lasfar, « ce que prévoyaient les textes sacrés de l’islam dans les affaires de viol ». Pays laïc dites-vous ! et bah détrompez-vous. Les musulmans doivent être jugés selon les textes de leur religion, contrairement aux autres citoyens français, pensent certains.

Les questions posées par les journalistes font régner la confusion. Sur les réseaux sociaux l’amalgame prend de l’ampleur. Tariq Ramadan n’est plus présenté comme un citoyen mais plutôt un musulman avant d’être citoyen. Faisant référence à ses origines et à sa religion, plusieurs internautes se sont laissés influencer par le traitement médiatique accordé à cette affaire. Aujourd’hui, une seule vérité est prouvée : Tariq Ramadan dérangeait quand il était libre, il dérange toujours même quand il est derrière les barreaux.