Le chemin de croix du Premier ministre Boris Johnson continue : après sa perte de majorité parlementaire avec la défection de membres de sa majorité, c’est maintenant la Cour Suprême du Royaume Uni qui lui donne le coup de grâce, en déclarant que sa décision de suspendre le Parlement est illégale, nulle et sans effet. Il est ainsi accusé d’avoir « menti » à la Reine.
La cour suprême s’est prononcée, à l’unanimité de ses 11 juges contre le Premier ministre qui n’a pas le droit de suspendre le Parlement et de l’empêcher de faire son travail, au nom du peuple britannique.
Le chef de l’opposition, Jeremy Corbyn a saisi la balle au bond pour demander à Boris Johnson de « revoir sa position et de devenir le premier ministre qui aura eu le mandat le plus court, au poste de chef de l’Exécutif ». En d’autres termes, il lui demande de démissionner.
Toutefois, il se garde bien d’exiger des élections immédiates, car Johnson pourrait jouer la montre et atteindre son objectif d’imposer un « Brexit sans accord ». Ce que la majorité des députés britanniques refuse.
On le voit, dans son agonie politique, Johnson a encore des cartes à jouer, en manipulant le « temps électoral », s’il choisissait de ne pas démissionner immédiatement. Mais sa marge de manœuvre est réduite. S’il jette l’éponge, sa carrière politique serait en pointillés, pour ne pas dire enterrée.
Pour le moment Johnson est à New York où il participe à la 74ème Assemblée générale de l’ONU. Il peut encore, profiter du décalage horaire pour réfléchir à sa prochaine sortie médiatique, très attendue par les députés et les citoyens britanniques.
Mais, aussi, par l’Union européenne qui attend, avec fébrilité, le deadline du 31 octobre, pour savoir si le Royaume Uni va sortir ou non de l’UE, avec ou sans accord ?
La décision de la Cour Suprême clarifie le débat juridique, mais n’éteint pas l’incendie politique qui consume le Royaume depuis le 23 mars 2016, avec le vote historique majoritaire pour le Brexit. Plus de trois ans après, les discussions achoppent sur les modalités d’une sortie négociée, dans le respect de la souveraineté populaire.
L’équation est jusqu’ici, insoluble, mais, on approche de l’épilogue : une sortie négociée est plus probable, une fois Johnson écarté. Ou alors, un nouveau référendum et/ou de nouvelles élections générales.
Vous avez dit : un « casse-tête chinois britannique » ?