La Cour suprême d’Ouganda a débuté mardi l’examen d’une requête contestant la suppression de la limite d’âge pour la présidence. La disposition, adoptée fin 2017, a permis au président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, de se représenter lors des élections présidentielles prévues en 2021.
La Cour suprême a été saisie par l’ancienne numéro 1 de l’opposition au parlement ougandais Winnie Kiiza, par la principale association de juristes du pays, la Uganda Law Society et par un avocat et militant des droits de l’homme Kassim Male Mabirizi, écrit l’AFP. L’examen devrait se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine et la Cour devrait mettre sa décision en délibéré à plusieurs semaines.
La suppression de l’âge limite fixé jusqu’alors à 75 ans pour être élu président, avait été approuvée le 20 décembre 2017 par le Parlement, largement dominé par le parti au pouvoir. Le président Yoweri Museveni, 74 ans et au pouvoir depuis 1986, l’avait ratifiée le 27 décembre de la même année.
En 2005, Museveni avait fait supprimer la limitation à deux mandats présidentiels, lui permettant de briguer ses troisième, quatrième et cinquième mandats.
Très controversée, la réforme avait donné lieu à des scènes de pugilat au parlement et été adoptée dans un climat d’extrême tension. En juillet 2018, la Cour constitutionnelle du pays avait validé l’amendement et la majorité des observateurs en Ouganda s’attendent à ce que la Cour suprême fasse de même.
« L’un des contentieux que nous voulons voir tranché par la cour, c’est de savoir si le processus d’amendement de la constitution n’a pas violé la constitution ou les règles du parlement dans la mesure où l’amendement a été précipitamment présenté au parlement au milieu du chaos et de la violence », a expliqué à l’AFP Ladislaus Rwakafuzi, l’avocat de Mme Kiiza.