Deux sommets africains se tiendront mardi au Caire sous la houlette du chef de l’État égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, président en exercice de l’Union africaine (UA). Deux principaux points sont à l’ordre du jour : les crises au Soudan et en Libye.
Les dirigeants africains évoqueront « l’évolution de la situation au Soudan », où le mouvement de contestation se poursuit après la destitution par l’armée du président Omar El-Béchir, ainsi que les moyens d’« endiguer la crise » en Libye, où le maréchal Khalifa Haftar a lancé une offensive contre la capitale Tripoli.
Il s’agit des premières réunions de dirigeants africains de ce niveau sur ces deux pays, où les troubles font craindre un dérapage. Selon un communiqué de la présidence égyptienne lundi, le président Al-Sissi recevra ses homologues Idriss Déby (Tchad), Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), Paul Kagame (Rwanda), Denis Sassou-Nguesso (Congo), Mohamed Abdullahi Mohamed (Somalie) et Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud) pour parler du Soudan.
Un autre sommet sur la Libye réunira autour du chef de l’État égyptien, les présidents du Rwanda et d’Afrique du Sud ainsi que celui du Congo, M. Sassou-Nguesso, également président de la commission sur la Libye à l’UA.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, assistera aux deux rencontres, de même que des responsables éthiopien, sud-soudanais, ougandais, kényan et nigérian.
Le sommet sur le Soudan « a pour objectif de discuter des moyens les plus appropriés pour faire face à l’évolution de la situation et de contribuer à la stabilité et à la paix », selon la présidence égyptienne.
La mobilisation des manifestants se poursuit devant le QG de l’armée dans la capitale soudanaise Khartoum, alors que les responsables de la contestation ont annoncé la suspension des discussions avec le Conseil militaire de transition qui a pris les commandes après le renversement de El-Béchir le 11 avril.
Les chefs de la contestation réclament un transfert rapide du pouvoir à une autorité civile et les militaires refusent de le faire jusqu’à présent. L’UA a menacé le 15 avril de suspendre le Soudan si l’armée ne quittait pas le pouvoir d’ici 15 jours, au profit d’une “autorité politique civile”.
La réunion sur la Libye abordera, elle, « les moyens d’endiguer la crise et de relancer le processus politique ainsi que l’élimination du terrorisme », toujours selon la présidence égyptienne. Des combats opposent les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, aux troupes du maréchal Haftar aux portes de Tripoli.