Nouvelle escalade de la violence en Libye. Des hommes armés ont tué jeudi 6 militaires lors d’une attaque contre un check-point et un bâtiment attenant dans la localité de Zliten (170 km à l’est de la capitale libyenne Tripoli).
L’attaque a visé la Force des opérations spéciales du ministère de l’Intérieur au barrage de sécurité de Wadi Kaam, à Zliten. Selon un nouveau bilan communiqué à l’AFP par une source du ministère de l’Intérieur relevant du gouvernement d’union nationale (GNA), six militaires ont péri dans l’attaque après que deux blessés ont succombé. Un septième a été blessé.
L’attaque a été menée par trois hommes « armés d’armes légères et de grenades ». Selon les autorités libyennes, un des attaquants a été abattu et les deux autres ont réussi à prendre la fuite. Selon l’AFP, la localité de Zliten est située dans une région où le groupe terroriste État islamique (EI) est actif. L’attaque n’a néanmoins pas été revendiquée.
Dans le bâtiment mitoyen au check-point où les militaires ont leurs salles de repos, des impacts de balles et des traces de sang sont visibles, selon des journalistes de l’AFP sur place. Près du barrage, une voiture a été complètement détruite par le feu, probablement lors des échanges de tirs.
L’un des assaillants a réussi à entrer dans le bâtiment et a tiré sur les militaires avant d’être lui-même abattu. Selon des chaînes de télévisions libyennes, c’est à l’intérieur de ce bâtiment que la plupart des militaires ont été tués.
Une myriade de milices armées
Sept ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye reste à la dérive, avec deux camps se disputant le pouvoir: le GNA à Tripoli, reconnu par la communauté internationale, et un cabinet parallèle dans l’est du pays, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.
Une myriade de milices armées, qui changent d’allégeance selon leurs intérêts, et des groupes terroristes font régner un climat d’insécurité chronique.
Acteurs politiques et milices continuent à se disputer le contrôle du pays, rendant incertaine toute échéance électorale voulue par les Occidentaux notamment la France.
L’EI a profité de ce chaos pour s’implanter dans le pays, revendiquant de nombreuses attaques.
Depuis avril, le GNA mène d’ailleurs une opération militaire pour traquer les terroristes de l’EI autour des villes de Misrata, Bani Walid, Tarhouna, Msillata, Khoms et Zliten, dans l’ouest libyen.