1600 Burundais réfugiés au Rwanda renvoyés dans leur pays.

Environ 1600 burundais, réfugiés en République démocratique du Congo (RDC), ont été renvoyés dimanche par les autorités rwandaises au Burundi. Refusant pour des raisons religieuses les enregistrements biométriques et les vaccinations.

Selon des témoins, ces réfugiés, qui se trouvaient à Gashora dans le Bugesera (Sud-est du Rwanda), ont été acheminés par les autorités rwandaises au poste-frontière de Gasenyi-Nemba (Nord-est du Burundi).

Un total de 2523 burundais réfugiés à Kamanyola (RDC) et craignant d’être rapatriés de forces vers le Burundi, s’étaient rendus à pied au Rwanda où ils avaient demandé asile le 7 mars. Le gouvernement rwandais les avait placés dans trois sites de transit, Nyarushishi (sud-ouest), Nyanza (centre) et Gashora (sud-est).

Selon une note du ministère rwandais des affaires étrangères, à son homologue burundais, publié sur les réseaux sociaux. Ces réfugiés ont refusé de coopérer sur l’enregistrement biométrique et de se conformer aux règles de santé publique telle que la vaccination des enfants de moins de 5 ans. En invoquant leurs croyances religieuses.

« Des dizaines de bus sont venus nous chercher depuis samedi soir dans le site de transit de Gashora (Rwanda) où on nous avait admis, et nous ont acheminé à la frontière burundaise ce matin » a annoncé à l’AFP un de leurs représentants.

« On a peur, on ne voulait pas retourner au Burundi où on a été persécuté pour notre foi, mais nous préférons retourner au Burundi et mourir chez nous, plutôt que d’être enregistrés bio-métriquement, ou qu’on vaccine nos enfants, car la vierge marie nous l’a interdit » a justifié un autre.

Les relations avec les autorités rwandaises s’étaient récemment envenimées, et une trentaine de leurs représentants avaient été arrêtés mardi, à la suite d’échauffourées avec des agents du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), qui tentaient de les enregistrer.
En 2013 déjà, près de 200 adeptes de ce groupe religieux avaient été condamnés par la justice burundaise à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison, pour désobéissance civile.

Mi-septembre, au moins 38 burundais avaient été tués par l’armée congolaise à Kamanyola pendant une manifestation, selon un décompte de la mission de l’ONU en RDC (Monusco).