Les affiches de campagne des candidats dans les rues de la capitale.

Prévu initialement ce mardi, la Haute cour de justice de Sierra Leone avait ordonné la suspension du second tour du scrutin présidentiel, après des allégations de fraude. Il se tiendra finalement ce samedi 31 mars.

Les Sierra-Léonais voteront finalement ce 31 mars. À la veille du scrutin initial, la Commission électorale nationale (NEC) a annoncé lundi que le second tour des élections présidentielles est reporté à samedi 31 mars.

Après le rejet par la Haute cour de Justice de Sierra Leone du recours demandant le report du second tour, la NEC a tout de même réclamé quelques jours afin de pouvoir organiser l’élection.

La tenue du scrutin semblait très compromise après que la Haute cour de justice de Sierra Leone ait suspendue provisoirement le vote samedi dernier, à trois jours du scrutin.

La décision faisait suite à la requête déposée par le juriste Ibrahim Sorie Komora, membre du parti au pouvoir (APC), concernant des allégations de fraudes lors du premier tour, le 7 mars. En effet, il estimait qu’une enquête devait être ouverte avant que le processus électoral ne se poursuive. Les délibérations de la Cour ont tout de même retardé la tenue du scrutin.

Le 7 mars dernier, les 3,1 millions d’électeurs Sierra-Léonais se sont rendu aux urnes pour élire le successeur du président Ernest Bai Komora, qui ne peut plus se présenter après deux mandats de cinq ans, comme l’exige la Constitution du pays.

Julius Maada Bio, le candidat du SLPP (Sierra Leone People’s Party), principal parti d’opposition, est arrivé en tête avec 43,3% des suffrages exprimés. Il devance ainsi légèrement le poulain du président sortant, le ministre des Affaires étrangères Samura Kamara, qui a obtenu 42,7% des voix pour l’APC (All People’s Congress).

Si le candidat de l’APC s’était réjoui «que la justice s’assure que la NEC mette au clair les décalages et irrégularités de l’élection du 7 mars avant le second tour», le SLPP y voyait, lui un «stratagème délibéré du président Ernest Komora» pour poursuivre illégalement son mandat.

Déjà candidat face à Komora en 2012, l’ex-général Julius Maada Bio a reproché dimanche à l’APC de ne pas souhaiter la tenue du second tour, car ils savent que le verdict d’une grande majorité du peuple de Sierra-Leone ne sera pas en leur faveur. Il a également déclaré qu’il appellerait la population à manifester si les élections n’avaient pas eu lieu mardi. Le juriste Ibrahim Sorie Komora a pour sa part affirmé, agir à titre personnel et non dans l’intérêt de son parti.