La Cour constitutionnelle malienne a tranché. Le président malien sortant Ibrahim Boubacar Keïta et le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, seront bien opposés au second tour de l’élection présidentielle. La Cour constitutionnelle a rejeté les recours introduits par l’opposition.
Ibrahim Boubacar Keïta, président sortant affrontera donc, une nouvelle fois (comme en 2013), son challenger Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition. Le second tour de la présidentielle malienne aura lieu ce dimanche 12 août.
Les chiffres définitifs du premier tour
Ibrahim Boubacar Keïta, qui brigue un second mandat à 73 ans, termine largement en tête du premier tour, qui s’est tenu le 29 juillet, avec 41,70% des suffrages. Il s’agit des résultats définitifs proclamés lors d’une audience retransmise à la télévision par la présidente de la cour constitutionnelle, Manassa Danioko, alors que des résultats provisoires annoncés la semaine dernière lui attribuaient 41,42%. Il y a cinq ans, Ibrahim Boubacar Keïta l’avait emporté avec plus de 77% des suffrages.
Son rival, Soumaïla Cissé, 68 ans a vu son score très légèrement revu à la baisse à 17,78%, contre 17,8% annoncés précédemment.
Après l’annonce des résultats du premier tour jeudi 2 août, l’opposition avait dénoncé des résultats “ni sincères, ni crédibles” et demandé au gouvernement leur publication en détail bureau par bureau. Une demande à laquelle le ministère de l’Administration territoriale n’a pas voulu donner suite.
Les 18 candidats de l’opposition, dont Soumaïla Cissé, qui ont constitué un “front démocratique contre la fraude” et ont vu leurs espoirs d’une révision des résultats balayés par la cour constitutionnelle, étaient réunis mercredi soir pour envisager la suite, selon une source citée par l’agence AFP.
Les requêtes de l’opposition déclarées « irrecevables »
L’opposition avait déposé plus d’une vingtaine de requêtes, dont certaines demandaient l’annulation totale du premier tour, en raison d’allégations de “bourrages d’urnes“, surtout dans le centre et le nord du pays, ou encore car “des bandits armés” ont attaqué plusieurs bureaux de vote, en saccageant le matériel électoral.
Le gouvernement malien avait reconnu lundi que quelque 245.888 électeurs “n’ont pas pu voter pour diverses raisons“, en publiant une liste de 871 bureaux de vote où le scrutin n’avait pas pu se tenir.
La plus haute juridiction du pays a déclaré « irrecevables » la plupart de ces requêtes, faute d’avoir été déposées dans les délais, et en a rejeté trois. Elle a également retoqué les demandes de récusation déposées contre plusieurs de ses membres par les trois principaux candidats de l’opposition, expliquant qu’il n’existait « aucune procédure constitutionnelle de récusation ».