Julius Maada Bio prête serment en tant que nouveau président de la Sierra Leone, à Freetown.

Tout va bien qui finit bien en Sierra-Leone où le vaincu de la présidentielle, Samura Kamara s’est rendu au domicile du vainqueur pour le féliciter.

Cet acte hautement symbolique met un terme aux spéculations quant à une contestation des résultats de la présidentielle au niveau de la justice. Kamara qui en avait l’intention a donc accepté le verdict des urnes.

Tous les observateurs avaient affirmé que le scrutin s’est passé de manière transparente dans la quasi-totalité du pays. Du reste, si le PAC, parti au pouvoir a perdu la présidentielle ; il a gagné les législatives en s’adjugeant 68 sièges contre 48 au SLPP(le parti de Maada Bio) sur un total de 132 députés.

La Sierra-Leone va donc vivre une expérience politique de cohabitation. Le nouveau président va devoir coopérer avec le parti qui devient la tête de pont de l’opposition.
Kamara a promis l’aide de sa formation au nouveau chef de l’État mais a-t-il les moyens de tenir une tel engagement ? Rien n’est moins sûr car, en tant que vaincu, son leadership est écorné.

Quoiqu’il en soit les sierraléonais ont intérêt à travailler ensemble et à privilégier les compromis dynamiques plutôt que la guérilla politicienne. Il appartient au nouveau président de rassurer tout le monde et de respecter la majorité parlementaire avec laquelle il devra dialoguer pour passer certaines lois.

Cette expérience singulière pourrait renforcer la démocratie dans ce pays si tous les acteurs agissent en tant que démocrates responsables.

En Afrique où les pouvoirs présidentiels sont souvent exorbitants, cela n’est pas évident .
Pourtant ce sont bien les citoyens souverains qui ont imposé la cohabitation et tout le monde doit faire avec.