Le président Alassane Ouattara a dissout ce mardi 4 juillet 2018, le gouvernement.

Le président Alassane Ouattara a procédé à un remaniement ministériel ce jour. Il a reconduit Amadou Gon Coulibaly au poste de chef du gouvernement. Il reste maintenant à connaître la liste des membres du nouveau gouvernement.

La décision du chef de l’État serait liée à sa volonté de former une nouvelle équipe où tous les partis membres du RHDP (rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix) seraient représentés. Pour préparer l’élection présidentielle de 2020 avec un parti unifié, le RHDP.

Mais la seconde force politique du pays, le PDCI (parti démocratique de Côte d’Ivoire) dirigé par l’ex-président de la République, Henri Konan Bédié est réticente. Bédié a adopté, depuis peu, une position floue qui est synonyme de refus.

C’est pour quoi, ce remaniement apparaît comme un bras de fer engagé par Ouattara pour clarifier la situation. La logique de confrontation serait confirmée par le choix de 6 ministres PDCI de fonder un mouvement dissident et d’affirmer leur volonté de promouvoir l’unification du RHDP. Ces personnalités ont-elles le poids suffisant pour faire basculer le PDCI ? Rien n’est moins sûr !

Bédié a déjà démontré, à plusieurs reprises, qu’il tenait fermement les rênes du parti et que son âge avancé n’y changeait rien. Il faut aussi faire remarquer que son alliance avec Ouattara avait scellé le sort de Laurent Gbagbo.

L’épreuve de force est donc un saut dans l’inconnu et la stabilité de la Côte d’Ivoire est en jeu, et, avec l’évolution économique de l’Afrique de l’Ouest notamment francophone. La Côte d’Ivoire est la première puissance économique de cette zone, faut-il le préciser ?

Une lutte ouverte entre Bédié et Ouattara va impacter négativement le pays et réveiller de nombreux conflits latents. Des plaies non encore cicatrisées vont être mises en exergue, si on peut dire.

Bref, le pays pourrait renouer avec ses vieux démons ; ce qui menacerait l’exceptionnelle croissance économique actuelle. Si bras de fer il y a, il n’y aura pas de vainqueur. Deux hommes d’État auront remis en cause un pacte gagnant et salvateur.

Il faut espérer que la lucidité finisse par prévaloir et que l’héritage politique de Houphouet Boigny (dont ils se réclament tous) les inspire. Les cousins sénégalais ont un dicton : « c’est dans la paix que tout est possible ».