Les opposants au ZANU-PF, le parti au pouvoir, vont devoir attendre une autre élection pour espérer l’emporter.
En effet, le parti de l’ex-président Mugabé (qui a voté contre) a encore triomphé aux législatives et s’adjuge une majorité absolue des sièges.
Ces résultats officiels ont douché les espoirs des partisans du changement.
En toute logique, le successeur de Mugabé, Manangagwa va gagner la présidentielle et poursuivre le règne de son parti.
Pourtant au vu de la situation économique catastrophique du pays, le jeune candidat de l’opposition Chamisa semblait être en mesure de faire basculer l’électorat en sa faveur. Mais les vieux réflexes, le soutien de l’Armée, les divisions ethniques etc, ont pesé fortement pour maintenir le statut quo.
Il est vrai aussi que le successeur de Mugabé qui a été son second pendant longtemps a essayé de polir son image et a donné des gages dans sa volonté de changer les choses. Et il n’a d’ailleurs pas le choix car le Zimbabwe est à la dérive du fait de la mauvaise gestion du régime et aussi des sanctions occidentales, sous de multiples formes.
En réalité, depuis l’indépendance du pays les occidentaux ont cherché à mettre des bâtons dans les roues du régime. Pour perpétuer une certaine domination notamment économique que Mugabé, le nationaliste fier a rejeté et combattu. À juste raison !
Malheureusement, il s’est aussi fourvoyé dans son entêtement à utiliser des recettes éculées de gouvernance autoritaire. S’appuyant sur un parti hégémonique, il était intouchable.
Écarté finalement par les militaires, il est remplacé par son ex-second qui a été victime des dérives de l’épouse de Mugabé. C’est elle qui a accéléré la chute de son mari.
Avec les résultats que le ZANU-PF vient d’obtenir, il est clair que la majorité absolue des citoyens reste fidèles à l’idéal d’indépendance et de liberté qu’a incarné depuis toujours cette formation politique.
Le changement de régime n’est pas à l’ordre du jour dans ce pays. C’est un choix libre et démocratique du peuple.