La demande de libération immédiate du principal opposant camerounais Maurice Kamto a été rejetée jeudi par la justice camerounaise. Le candidat aux élections a été arrêté fin janvier et écroué depuis à Yaoundé.
Pour le gouvernement camerounais, Maurice Kamto n’était « nullement en détention pour avoir exercé des activités politiques » mais pour des faits « de droits commun ».
« La demande de libération immédiate de M. Kamto et de six autres leaders a été rejetée par le juge. Le juge n’a pas motivé le rejet », selon son avocat Me Emmanuel Simh, cité par l’AFP. Maurice Kamto est arrivé au Tribunal de grande instance de Mfoundi à Yaoundé sous forte escorte policière.
Le principal opposant au chef de l’État Paul Biya après la présidentielle d’octobre à laquelle il est arrivé deuxième, a été arrêté, ainsi qu’environ 150 personnes, à la suite d’une manifestation pacifique organisée dans plusieurs villes du Cameroun le 26 janvier.
Mi-février, l’opposant et plusieurs de ses militants et soutiens ont été présentés devant le tribunal militaire de Yaoundé, où une information judiciaire pour des faits allégués d’«hostilité contre la patrie » et d’« insurrection », notamment, a été ouverte à leur encontre.
Son avocat avait introduit cette demande de libération en dénonçant notamment « le traitement inhumain » subi par Kamto et les autres leaders. L’avocat estime que « les règles en matière d’arrestation, de garde à vue et de placement en détention provisoire » ont été violées.
L’Union européenne avait dénoncé mardi « l’ouverture de procédures disproportionnées » contre Maurice Kamto et ses sympathisants, s’inquiétant d’une « détérioration de la situation politique » dans le pays.